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Archives pour septembre 2022

La gueule ouverte – Maurice Pialat – 1974

18. La gueule ouverte - Maurice Pialat - 1974La mort nue.

   9.0   Évidemment ce n’est pas le film de Pialat que je revois facilement (c’était ma troisième fois) mais c’est l’un de ses plus beaux à mes yeux, l’un de ses chefs d’œuvre. Peut-être son plus radical, aussi.

     C’est un grand film sur la mort. Un film cru, nu, dur, cruel, violent, et paradoxalement un film très tendre (avec chacun de ses personnages) tant il porte un regard pragmatique, sans ornements poétiques, symboliques ou naturalistes. C’est un film à l’os.

     Après avoir filme l’agonie du couple dans Nous ne vieillirons pas ensemble, avec La gueule ouverte Pialat filme la lente agonie d’une femme atteinte d’un cancer incurable, assistée de son mari et de son fils.

     L’idée c’est donc de reléguer rapidement cette femme (Monique Mélinand), la cinquantaine, dans sa chambre située au-dessus de la mercerie familiale. Elle n’existera dès lors plus en tant que personnage sinon en tant que celui qui se meurt.

     Il s’agit de vivre cette agonie aux côtés de son entourage : Son mari (Hubert Deschamps) et son fils (Philippe Léotard) donc, mais aussi sa belle-fille (Nathalie Baye). Mais eux continuent (ou tentent de continuer) de vivre malgré tout, tout en passant voir la malade à l’hôpital à Paris d’abord puis la mourante dans sa chambre en Auvergne ensuite.

     Quand bien même le film soit rythmé par la souffrance de la mère, sa voix qui se tut, son teint qui s’éteint, ses râles et sa respiration permanentes, ce n’est pas Bergman et ses « Cris et chuchotements » puisque les personnages autour d’elle continuent de vivre, de travailler, de baiser, manger, boire, fumer, évoquer le passé. Et même après, tout reprend, le rituel de la mise en bière, la discussion autour des fleurs pendant la réception funéraire. La vie continue.

     Les scènes sont souvent saisies en de longs plans séquences, parfois fixes, sublimés par la photographie de Nestor Almendros, qui parvient à capter cette banalité de la mort, la fulgurance d’une fenêtre ou d’un papier peint. Et régulièrement la nuit, l’obscurité.

     Le film est par ailleurs extrêmement cadré, et ce dès le premier plan où Léotard est dévoré par le cadre clinique d’un hôpital, relégué dans un petit coin bord cadre gauche. Ou bien lorsque la femme meurt et que des infirmières viennent la changer : on ne voit que ce corps, pas sa tête, masquée par la table de chevet.

     Il y a très peu de plans dans La gueule ouverte. Souvent c’est une séquence, un plan. Et ce même si la séquence s’installe et dure (une dizaine de minutes) comme celle, vers le début du film, où mère et fils sont posés à table et évoque certains souvenirs avant de se taire en écoutant « Cosi fan tutte » de Mozart.

     Scène bouleversante mais on pourrait en citer d’autres : Le fameux travelling du départ de chez les parents, quand la voiture quitte « La maison de la laine », puis les rues du village puis finit par s’engager sur cette longue départementale bordée de peupliers. Ou bien cette longue scène où l’on entend plus qu’une simple respiration, qui envahit la pièce, le cadre. Ou celle la cérémonie avec ce plan incroyable dévoilant le cortège puis la famille derrière la pierre de l’église.

     Comme Nous ne veillerons pas ensemble il s’agit pour Pialat d’exhumer ses propres démons : Ici c’est bien entendu du décès de sa propre mère dont il parle. Par ailleurs le film est en grande partie tourné dans un village auvergnat non loin de son village natal.

Graffiti party (Big wednesday) – John Milius – 1979

22. Graffiti party - Big wednesday - John Milius - 1979Trois garçons dans la vague.

   8.0   Le film est divisé en quatre parties, chaque partie couvrant une saison et une année précise : Printemps 1962, Automne 1965, Hiver 1968 puis Été 1974.

     Il s’agit surtout de faire le portrait de trois garçons, Jack, Matt & Leroy. Trois surfeurs californiens, qui vont arpenter la vie d’adulte très différemment. Trois amis d’enfance que la vie va éloigner.

     Si le film dresse ce triple portrait intime, il prend aussi le pou d’une Amérique en plein changement puis en pleine gueule de bois, perdue dans les répercussions de ses scandales politiques, sa dépression économique et son échec vietnamien.

     Ce malaise américain est alors incarné par différents personnages et notamment Bear, la figure patriarcale, l’homme qui au préalable leur confectionne les planches, qui semble être le vrai marqueur de chaque chapitre, chaque année, dans son désenchantement grandissant, son état dépressif et alcoolique, qui sera aussi la voie empruntée par le personnage de Matt.

     Les ellipses sont toutes terribles. Elles renforcent chaque fois l’idée que le temps est cruel, appuyant sur le fait qu’ils s’éloignent tous les uns des autres. Jack est devenu secouriste puis bientôt il partira au Vietnam. Bear, lui, fabriquait ses planches sur la jetée, puis on le verra tenir un magasin, avant de virer clochard. Matt est devenu papa. Seul Leroy semble échapper au cadre, littéralement puisqu’il disparaît longtemps du film, avant de réapparaître pour le big wednesday.

     Le décor change lui aussi, à l’image de cette jetée qui est bientôt interdite, ou de cette entrée de plage, et son aspect antique, qui n’est plus que ruines à la fin. Seul l’océan reste le même, imperturbable, il peut même offrir sa plus belle santé dans le dernier quart.

     Si c’est une chronique globalement désespérée, comme une sorte de Voyage au bout de l’enfer sur la côte californienne, le film libère parfois des instants comiques assez savoureux, d’abord dans la grande baston initiale, lors de la fête dans la maison de Jack pendant que sa mère lit à l’étage. Et bien entendu cette scène où les trois garçons (et d’autres membres de la bande, Waxer par exemple, qui connaîtra un tragique destin) sont appelés sous les drapeaux et tentent d’échapper au service en jouant la folie ou l’infirmité.

     A noter que Milius filme brillamment les scènes de surf, souvent au creux de la vague, caméra embarquée sur les planches et dans les tubes. Rien d’étonnant puisque c’est aussi son enfance à Malibu qu’il raconte là.

     D’ailleurs Il m’a semblé reconnaître les image d’Endless Summer (le film de Bruce Brown) lorsque Matt est invité, en 1968, à la projection d’un film documentaire sur le surf. À vérifier. Magnifique découverte quoiqu’il en soit.

Gare centrale (Bab al-Hadid) – Youssef Chahine – 1958

21. Gare centrale - Bab al-Hadid - Youssef Chahine - 1958La loi du désir.

   7.0   Mon tout premier Chahine. Considéré comme l’un de ses meilleurs, Gare centrale se déroule entièrement dans une gare du Caire. Si les trains arrivent et partent, si les voyageurs s’annulent dans l’anonymat, il reste ceux qui vivent et travaillent ici comme Kenaoui (campé par Chahine lui-même) le kiosquier à la sauvette, ou Hanouma, la vendeuse de sodas, pour laquelle Kenaoui voue un amour sans fin. Mais on y croise régulièrement aussi un jeune couple qui semble se voir ici dans le secret. Le film bouillonne, déambule dans ce lieu, de transit pour beaucoup, mais qui devient refuge et purgatoire pour Kenaoui, Hanouma et d’autres. Mais aussi un lieu de séduction, de désirs et frustrations, dont fera les frais ce vendeur de journaux, boiteux, sans cesse moqué, frustré sexuellement, qui tapisse les murs de sa cabane de photos de femmes découpées dans des magazines, et qui par amour de celle qui le méprise, deviendra bientôt fou. Tout en bruits et mouvements, le film file droit vers une tragédie inéluctable. Avec son style proche du néo-réalisme, sa multitude de plans audacieux, son un noir et blanc magnifique, son attention portée au décor, notamment la poussière, les rails, le bruit permanent des trains, Gare centrale est un très beau film.

Prey – Dan Trachtenberg – 2022

08. Prey - Dan Trachtenberg - 2022La chasse.

   6.5   Ai-je vraiment envie de voir un nouveau Predator en 2022 ? Pas vraiment mais j’ai un avantage : je n’ai pas vu les précédentes suites. Pour moi, Predator, c’est le film de McTiernan, point. L’intérêt n’était donc pas la franchise et encore moins le fait que le film soit distribué par Disney (au secours !) mais qu’aux commandes se trouve Dan Trachtenberg à qui l’on doit la suite de l’excellent Cloverfield : Le réussi Ten Cloverfield Lane. Réussi en grande partie car c’était une fausse suite, qui n’avait pour ainsi dire rien à voir avec le film de Matt Reeves. Au huis clos dans un bunker dans l’un répond un huis clos à ciel ouvert dans une forêt dans l’autre. Et c’est ce qui fonctionne bien dans Prey à savoir tout ce qui ne cherche aucunement à ressembler à Predator. Dommage que le film ne soit pas plus radical en fin de compte. Mais j’aime l’idée d’un récit se déroulant en 1719, dans une tribu Comanche. On y suit une fille qui tente de devenir une guerrière aussi bien sinon mieux que les guerriers de son clan. C’est dans l’ère du temps mais ça fonctionne. Pour se faire elle doit montrer qu’elle est capable de chasser et la voilà armée de son tomahawk en quête d’un puma récalcitrant avant qu’elle ne tombe sur un ours puis sur une menace bien plus dingue encore. Le film aurait gagné à ne montrer que son point de vue, à nous faire découvrir la créature au même moment qu’elle le découvre. Au lieu de ça, le film aligne, en parallèle, de brèves scènes où on le voit déjà à l’œuvre, investir la forêt. Ce n’est pas bien grave mais ça brise quelque chose, l’effet de surprise par exemple, en créant une montée en tension un peu factice et verrouillée. La suite n’en sera pas moins efficace, soit un face à face alignant les codes du survival, tout en profitant pleinement de l’espace, de la forêt, de jour puis de nuit – comme dans le premier Predator, les éléments sont très bien utilisés, la boue notamment. À noter que le film est très beau, dans ses couleurs, sa lumière, le design même de la créature. Dans les regrets, outre l’apparition trop rapide de la créature (et dire que Trachtenberg aurait voulu jouer là-dessus et ne même pas l’intégrer dans la promotion du film) il y a la langue : Pourquoi faut-il que les Comanches parlent anglais ? Ce sont des détails d’autant que le film est peu bavard et tire vraiment parti de son décor et du son (si flippant) de sa créature, mais quand même, ça me gêne.

Trois mille ans à t’attendre (Three thousand years of longing) – George Miller – 2022

09. Trois mille ans à t'attendre - Three thousand years of longing - George Miller - 2022Les contes de l’ennui.

   4.5   En mixant l’imaginaire des contes d’Ocelot, l’imagerie colorée d’un The Fall et l’ambition narrative d’un Cloud Atlas (À noter que tout ça, ce n’est vraiment pas ma came) Miller réalise à travers cette variation des Mille et une nuits sous multiples influences, un pudding à la fois salvateur par sa candeur confondante mais aussi un peu grossier dans sa construction et sa dramaturgie. Les allers et retours incessants entre « les histoires du djinn » et la chambre d’hôtel brisent chaque fois le semblant d’élan. Autant j’ai parfois été enchanté par ce voyage dans les différents récits, cultures, époques, charmes visuels, autant me coltiner un dialogue entre Tilda Swinton & Idris Elba tous deux en peignoir, ça m’a bien gonflé. L’imbrication ne fonctionne pas très bien, en somme. Ou l’objet est trop théorique pour moi, peut-être : ça manque de vie, d’exaltation et d’émotion. Il semble que la dernière partie soit plutôt émouvante, mais j’avais déjà décroché depuis longtemps. Ceci étant je suis toujours content d’aller voir un George Miller car on ne sait jamais où il va nous emmener, à l’image de l’éclectisme de ses films. Et puis c’est un film qui crie qu’il n’y a rien de plus beau que de raconter des histoires. Mais Miller, pour moi, ça restera l’univers Mad Max, in fine. Vivement Furiosa.

En même temps – Benoit Delépine & Gustave Kervern – 2022

12. En même temps - Benoit Delépine & Gustave Kervern - 2022Balle au centre.

   5.0   Pas fan du tout du cinéma de Délépine & Kervern qui n’auront jamais fait des films aussi chouettes que ce qu’ils faisaient avec Grosland, même si je sauve vite fait Louise Michel, et leur film-ovni avec Houellebecq. Là je regardais ça uniquement parce que j’adore Vincent Macaigne & Jonathan Cohen. Et si j’en sors en ayant apprécié le film c’est en grande partie grâce à eux. Car on y retrouve les mêmes tics et lourdeurs inhérents au cinéma faussement de gauche de leurs auteurs. Mais oui Macaigne (en maire de gauche) et Cohen (en maire de droite) qui se retrouvent coller l’un à l’autre, bite contre cul, par un groupe de féministes ça l’effectue, moins pour la pseudo charge politique (franchement on ne sait plus vraiment sur qui ils tapent, en définitive) que sur le show des deux comédiens. Gros fou rire sur deux scènes : celle sur la voiture et celle chez la sophro. Deux scènes au centre du film, par ailleurs ; ensuite ça se dégonfle grandement.

Les naufragés du 747 (Airport’77) – Jerry Jameson – 1977

20. Les naufragés du 747 - Airport'77 - Jerry Jameson - 1977Noyade inédite.

   6.5   Airport 1975 (747 en péril) est aussi mauvais que Airport 1977 (Les naufragés du 747) – Une fois n’est pas coutume, les titres français sont moins pourris – est, ô surprise, un film passionnant. Ici, la catastrophe se double d’un récit de braquage : De riches passagers inaugurent un Boeing dernier cri qui fait le voyage avec d’importantes œuvres d’art vers l’ouverture d’un musée privé, tandis qu’une bande de braqueurs (déguisé en membres d’équipage) désirent détourner l’avion et s’emparer du butin. La mise en place est assez longue mais efficace, à la fois pour s’intéresser à chacun des personnages et comprendre les motivations de chacun, les liens entre chacun. On sent l’influence évidente de L’aventure du Poséidon, qui devient une telle matrice qu’on n’est presque pas surpris de voir l’avion se crasher dans l’eau – de façon assez réaliste par ailleurs : une fois aux commandes de l’engin, les pirates volent très bas, afin d’éviter les radars mais un épais brouillard les fait percuter l’antenne d’une plateforme pétrolière. Ils parviennent à faire poser l’avion dans l’océan avant que celui-ci ne sombre dans les eaux peu profondes en plein triangle des Bermudes. La suite est un huis clos aux côtés des passagers survivants cherchant une solution pour s’en extraire avant que le fuselage, sous pression, ne se remplisse et les noie. La mise en scène joue alors habilement sur le huis clos, cet habitacle instable, ces fissures, l’eau qui s’infiltre par gouttes, les grincements et le liquide qui s’invitent dans la bande-son. Reste que cet espace n’a pas beaucoup à offrir contrairement au film de Ronald Neame. Ainsi Airport 77 ne restera pas dans ce décor et fera jouer en parallèle l’opération de sauvetage. Et si le procédé est plus classique, Jerry Jameson prend bien soin de filmer le temps de déploiement, le travail, la matière. Le film est d’ailleurs très soigné. Vraiment une bonne surprise. À noter que le casting est assez dingue puisque s’y croisent un James Stewart un peu à la ramasse, l’habituel George Kennedy, mais aussi Joseph Cotten, Olivia de Havilland, Jack Lemmon ou Christopher Lee.

747 en péril (Airport 1975) – Jack Smight – 1974

16. 747 en péril - Airport 1975 - Jack Smight - 1974Y a-t-il un personnage dans l’avion ?

   2.5   Il s’agit donc du troisième film de la vague de « films de catastrophe aériennes » entamée avec Airport en 1971. On est malheureusement moins dans une bonne série B que dans une parodie qui s’ignore, tant on pense davantage à Y a-t-il un pilote dans l’avion, qui par ailleurs parodie beaucoup ce film-là.

     À la suite d’une collision avec un avion de tourisme, un avion de ligne se retrouve sans pilote ni équipage, remis à son hôtesse de l’air (l’actrice est aussi nulle que son personnage insupportable) qui doit sauver la mise, en évitant les montagnes de Salt Lake City. Mettre un personnage féminin à la barre est une fausse bonne idée puisqu’elle ne fait qu’écouter ce que les mâles (Charlton Heston & George Kennedy) de la base aérienne lui indiquent de faire. Jusqu’à ce qu’ils viennent prendre le relais, hélitreuillés par hélico, parce que bon, elle est quand même bien gourde la bougresse.

     Un film d’un autre temps, donc, qui malgré sa misogynie involontaire aurait pu me séduire malgré tout (Après tout ce n’est ni la première ni la dernière fois qu’un personnage, homme ou femme, est à ce point insupportable dans un film catastrophe), si tout le reste (rebondissements, rythme, effets spéciaux, dialogues, personnages) n’étaient pas du même niveau, à savoir totalement ridicule.

Greenland – Ric Roman Waugh – 2020

15. Greenland - Ric Roman Waugh - 2020Un plan sur la comète.

   5.0   Chacun sait (si vous me lisez parfois) que le cinéma catastrophe est un genre qui me réjouit et pour lequel je suis généralement indulgent. Là-dedans il y a bien sûr à boire et à manger, il y a des films intouchables mais aussi des bouses innommables. Et il y a des films catastrophe purs et d’autres où la catastrophe est surtout une toile de fond.

     Greenland renoue plutôt avec le genre dans sa forme la plus classique et bas du front qui soit, avec un récit clairement apocalyptique, mais aussi au moyen d’un traitement plus intimiste puisque tout se vit à travers les yeux de cette petite famille, privilégiée car se retrouvant sélectionnée pour se mettre à l’abri dans un bunker. Mais tout va très rapidement se compliquer, j’essaie de pas trop en dire.

     On est donc proche de Deep Impact sur le papier (une affaire de comète qui s’approche beaucoup trop près de la Terre) mais plutôt du côté du Pic de Dante dans l’exécution. Voire de Twister (ou récemment du plus dispensable San Andreas) puisqu’il s’agit ici aussi d’un récit de remariage.

     Bon, Gérard Butler n’est pas un très bon acteur, ce n’est pas un scoop. Quant au film, il lui manque clairement des sous pour donner un peu de corps, d’ampleur à sa catastrophe : Quand bien même tout soit vécu à hauteur d’Hommes, ça manque de fulgurances, d’images qui impriment la rétine, d’une ambiance vraiment anxiogène, on est loin, très loin, de La guerre des mondes, auquel on pense parfois.

     Pire, Greenland est coupé en deux dans sa photo : Sous prétexte (?) qu’un énorme bout de comète se fait très menaçant, l’image de la deuxième partie vire au jaune pisse alors que le film était jusqu’ici plutôt gris. C’est gênant. Et pourtant le film m’a séduit car il ne se pose jamais, qu’il redistribue de nouvelles cartes en permanence. Il ne surprend pas si on le prend dans sa globalité mais par petites touches. J’étais sans doute bien luné, j’ai trouvé ça chouette.

Midway – Roland Emmerich – 2019

06. Midway - Roland Emmerich - 2019Le cancre.

    2.0   À l’école, chaque année, y en avait toujours un, au fond, qui se tapait des 1. En seconde je me souviens de mon prof d’histoire Mr.J. qui rend sa copie à un élève en commençant par dire « Mr G, beaucoup de progrès ! » accompagné d’un cinglant et sadique « 2″. Qu’il était con, ce prof, enfin non, il était passionné, érudit, mais tellement fier, avec ses petites saillies perverses bien suffisantes. Moi dans un autre style, j’avais eu le droit de sa part à un « Mr L, j’ai toujours eu l’irrésistible envie de vous taper ». Sympa.

     Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça. Ah si, parce qu’Emmerich me fait penser à cet élève qui cumulait les 1. Loin de moi l’idée de faire le prof mais je suis très content de lui remettre un 2 pour sa copie de Midway, après sa merde d’Independence day, Resurgence qui n’avait pas volé son 1.

     Midway, c’est évidemment toujours nul, car Emmerich ne sait pas raconter ni mettre en scène. On ne comprend rien à rien. L’image est une horrible bouillie numérique. Et en plus c’est un très mauvais directeur d’acteurs, ils sont tous épouvantables là-dedans. J’espérais avoir un divertissement correct mais j’ai lutté, j’ai même fini par plier mon linge devant.

     Et puis le film fait croire qu’il rend hommage aux soldats, qu’ils soient américains ou japonais, mais il ne crée jamais de personnages japonais, ils sont collés dans le décor. Donc c’est un pauvre film de propagande, qui n’a même pas le mérite d’être un nanar à la Pearl Harbor, c’est dire.

     Pourquoi 2, alors ? Probablement parce que le film est assez peu bavard, assez peu explicatif, même pas romanesque, il prend vraiment le risque du tout-action, en permanence. C’est raté mais c’est là.

     Cette année Emmerich a par ailleurs sorti Moonfall, qui était tout aussi laid, mais rigolo tellement c’était con. « Mr Emmerich, beaucoup de progrès. 3! »

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silencio


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