Chambre à part.
5.0 Bertolucci n’a que soixante ans lorsqu’il tourne The dreamers mais le film fait très essai d’un libidineux cinéphilo-psychotique, nostalgique essentiellement de la Nouvelle Vague. Moins un film sur Mai 68 qu’un film de chambre, au sein duquel Eva Green, Michael Pitt & Louis Garrel passeront le plus clair de leur temps à poil, à tester leurs références cinéphiliques, que le film n’hésitera pas (peut-être sa meilleure idée) à illustrer par des inserts des films en question, de Freaks à Scarface, en passant par Top hat et Blonde Venus, ou une dispute pour savoir qui de Chaplin & Keaton est le plus drôle, et bien entendu par A bout de souffle & Bande à part, que Bertolucci cite à foison afin de marteler qu’il est un amoureux transi de Godard. Finalement le film n’est pas plus intéressant que son Dernier tango à Paris – il en est presque son remake sur fond soixante-huitard – et pourtant quelque chose prend, sans doute grâce à l’alchimie étrange entre les trois acteurs et à de beaux plans, savamment composés, à l’image de celui des trois miroirs dans la baignoire. Je crois en avoir pensé exactement la même chose y a quinze ans.