Noyade inédite.
6.5 Airport 1975 (747 en péril) est aussi mauvais que Airport 1977 (Les naufragés du 747) – Une fois n’est pas coutume, les titres français sont moins pourris – est, ô surprise, un film passionnant. Ici, la catastrophe se double d’un récit de braquage : De riches passagers inaugurent un Boeing dernier cri qui fait le voyage avec d’importantes œuvres d’art vers l’ouverture d’un musée privé, tandis qu’une bande de braqueurs (déguisé en membres d’équipage) désirent détourner l’avion et s’emparer du butin. La mise en place est assez longue mais efficace, à la fois pour s’intéresser à chacun des personnages et comprendre les motivations de chacun, les liens entre chacun. On sent l’influence évidente de L’aventure du Poséidon, qui devient une telle matrice qu’on n’est presque pas surpris de voir l’avion se crasher dans l’eau – de façon assez réaliste par ailleurs : une fois aux commandes de l’engin, les pirates volent très bas, afin d’éviter les radars mais un épais brouillard les fait percuter l’antenne d’une plateforme pétrolière. Ils parviennent à faire poser l’avion dans l’océan avant que celui-ci ne sombre dans les eaux peu profondes en plein triangle des Bermudes. La suite est un huis clos aux côtés des passagers survivants cherchant une solution pour s’en extraire avant que le fuselage, sous pression, ne se remplisse et les noie. La mise en scène joue alors habilement sur le huis clos, cet habitacle instable, ces fissures, l’eau qui s’infiltre par gouttes, les grincements et le liquide qui s’invitent dans la bande-son. Reste que cet espace n’a pas beaucoup à offrir contrairement au film de Ronald Neame. Ainsi Airport 77 ne restera pas dans ce décor et fera jouer en parallèle l’opération de sauvetage. Et si le procédé est plus classique, Jerry Jameson prend bien soin de filmer le temps de déploiement, le travail, la matière. Le film est d’ailleurs très soigné. Vraiment une bonne surprise. À noter que le casting est assez dingue puisque s’y croisent un James Stewart un peu à la ramasse, l’habituel George Kennedy, mais aussi Joseph Cotten, Olivia de Havilland, Jack Lemmon ou Christopher Lee.