Les contes de l’ennui.
4.5 En mixant l’imaginaire des contes d’Ocelot, l’imagerie colorée d’un The Fall et l’ambition narrative d’un Cloud Atlas (À noter que tout ça, ce n’est vraiment pas ma came) Miller réalise à travers cette variation des Mille et une nuits sous multiples influences, un pudding à la fois salvateur par sa candeur confondante mais aussi un peu grossier dans sa construction et sa dramaturgie. Les allers et retours incessants entre « les histoires du djinn » et la chambre d’hôtel brisent chaque fois le semblant d’élan. Autant j’ai parfois été enchanté par ce voyage dans les différents récits, cultures, époques, charmes visuels, autant me coltiner un dialogue entre Tilda Swinton & Idris Elba tous deux en peignoir, ça m’a bien gonflé. L’imbrication ne fonctionne pas très bien, en somme. Ou l’objet est trop théorique pour moi, peut-être : ça manque de vie, d’exaltation et d’émotion. Il semble que la dernière partie soit plutôt émouvante, mais j’avais déjà décroché depuis longtemps. Ceci étant je suis toujours content d’aller voir un George Miller car on ne sait jamais où il va nous emmener, à l’image de l’éclectisme de ses films. Et puis c’est un film qui crie qu’il n’y a rien de plus beau que de raconter des histoires. Mais Miller, pour moi, ça restera l’univers Mad Max, in fine. Vivement Furiosa.