Les braises du passé.
7.0 Ava, le premier film de Léa Mysius avait été une telle claque inattendue pour moi (dans mon top5 en 2017) : C’était un film solaire, sensuel, plein de fulgurances et surtout un film vivant, plus visuel et sonore que bien écrit, comme s’il savait s’affranchir du scénario, ce qui est rare dans un premier film de sortant de Femis.
Si je retrouve plein de (très) bonnes choses dans Les cinq diables, cette fois le film m’a semblé un peu trop écrit et pas forcément bien écrit : Mysius ne plonge pas suffisamment dans le fantastique et ses voyages dans le temps reposent sur un procédé scénaristique un peu nul. D’autant qu’il y a un crescendo programmatique pour révéler les zones d’ombres à chaque voyage. Alors qu’on a trop vite compris : le tout premier plan n’est vraiment pas une idée judicieuse, par exemple, tant on s’attend à le revoir.
Heureusement le film est très beau, il y a quelques idées fortes (la scène du karaoké sur « Total eclipse of the heart » notamment), une Adèle Exarchopoulos extra (comme d’habitude), une attention portée aux corps, aux peaux et une volonté de faire sentir (puisque c’est le don de la petite fille) les choses, de donner une odeur aux images, même si ça pouvait être encore mieux je crois.
J’aime beaucoup le film, quand même, car il m’a ému et que c’est une superbe histoire d’amour contrariée par la temporalité.
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