Le secret derrière la plantation.
7.0 Les premières paroles, sur le bateau, annoncent la couleur. Tandis qu’une femme s’émerveille de trouver belles l’étendue d’eau et l’île qui se tient devant ses yeux, l’homme à ses côtés balance : « Ce n’est pas beau. Tout vous semble beau parce que vous ne comprenez pas. Rien n’est beau ici. Tout n’est que mort et putréfaction ».
Dans les Antilles, sur l’île de Saint Sébastien, Betsy, une jeune infirmière est engagée pour soigner la femme d’un riche cultivateur. Mutique et atteinte d’un mal mystérieux, entre la fièvre et la cataplexie, cette dernière semble errer la nuit telle une femme-zombie sous emprise maléfique.
Tourné dans la foulée de La féline, Vaudou en réitère les motifs et cicatrices. Au même titre que le personnage, le spectateur à mesure se fond dans l’atmosphère comateuse, au rythme des coups de tambours et du ressac de la mer des Caraïbes, de ce film-sortilège qui ne placarde nullement un bête discours anticolonialiste mais qui en transpire par tous les pores.
La traversée du champ de canne à sucre, la nuit, supplantée par l’apparition d’un indigène les yeux exorbités, est l’un hauts faits d’un film aussi beau que malaisant. Néanmoins, tout le mélodrame familial qui encadre ce glissement cauchemardesque très sensoriel, me touche moins. A revoir ultérieurement, probablement, en espérant y trouver l’équilibre entre le fond et la forme.