Inexorable – Fabrice Du Welz – 2022

12. Inexorable - Fabrice Du Welz - 2022La vie de château.

   4.0   Marcel Bellmer (Benoit Poelvoorde) ne trouve plus l’inspiration depuis la publication de son roman à succès intitulé « Inexorable ». Il emménage avec sa femme Jeanne (Mélanie Doutey) et leur fille, dans la demeure familiale dont ils viennent d’hériter. Un jour, une étrange jeune femme, Gloria, va s’immiscer dans leur vie et bouleverser l’ordre des choses.

     La première chose qui frappe, évidente et habituelle (si l’on connait un peu l’univers de son auteur) c’est le gros boulot sur la lumière, via l’usage des couleurs rougeâtres notamment, de l’aspect embrumé, qui n’est pas sans évoquer les ambiances giallesques. L’immensité du château, elle, convoque d’emblée une ambiance à la Shining. Mais rien ne fonctionne là-dedans, comme à chaque fois, me concernant, chez Fabrice Du Welz. Les dialogues, la lumière, l’interprétation, la tension sexuelle, le petit twist, tout semble si fabriqué et si décevant. L’espace de cette maison, ce grand manoir, est si mal utilisé.

     A l’image des références claquées par son réalisateur – qui est un formidable passeur critique, mais un piètre cinéaste, évidemment ce n’est que mon avis et je ne demande qu’à être un jour surpris – Inexorable cumule les évocations, dans sa mécanique d’home invasion, qui n’est pas sans rappeler ces thriller érotico-domestiques qui pullulaient à Hollywood dans les années 90, de Liaison fatale (dont Du Welz est fan) à La main sur le berceau : Une petite famille perturbée par un élément extérieur (féminin en l’occurrence) agressif et encombrant.

     Il y a quelques idées bien sûr, parce que Du Welz ne manque pas d’idées, mais elles ne s’arriment pas dans un tout. Ici un très beau travelling compensé nocturne dans un long couloir, dévoilant un vertige volontiers hitchcockien. Là une représentation dansante sur du heavy metal qui évoque le cinéma de Bruno Dumont, moins son contre-champ grossier. Ou encore cette scène de sexe empêché, qui va un instant un peu à l’encontre de ce que le genre, sulfureux et codé, offre habituellement.

     On ne fera pas l’affront au film d’être comparé au Théorème, de Pasolini, car ce serait faire trop d’honneur à l’un et d’injure à l’autre, mais on pense à un autre film, français, plus confidentiel, mais à l’identité visuelle pour le coup très tranchée, signé Joel Santoni : Mort un dimanche de pluie (1986) ne serait-ce que pour son lieu et son glissement horrifique. C’était un film nettement plus malsain, bizarre, inventif, qu’il faut réhabiliter d’urgence.

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