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Archives pour octobre 2022



Blonde – Andrew Dominik – 2022

38. Blonde - Andrew Dominik - 2022Killing me hardly.

   2.0   Andrew Dominik fait dorénavant partie de ma black list et rejoint d’autres cinéastes contemporains tricards chez moi comme Paolo Sorrentino ou Serge Bozon entre autres.

     Vu trois films de lui (il faut que j’en ai vus au moins trois pour faire partie de cette liste, c’est une règle que je me suis fixé) et ce sont donc trois horreurs, des gros machins boursouflés, toujours interminables, dégoulinant de tics formels, des pavés froids, indigestes qui scandent en permanence leur génie. Bref, un héritier de Kubrick qui n’en est même pas l’ombre. Un esthète de pacotille.

     Blonde est un nouveau « biopic libre » (comme l’était celui sur Jesse James) de près de 3h, cette fois sur Norma Jean Baker, donc Marylin Monroe, de son enfance à son destin tragique. C’est par ailleurs davantage un film sur Norma Jean que sur Marylin. Sur la femme plutôt que sur la star. Cela, le film le martèle à outrance, ne serait-ce que dans son utilisation alternée de la couleur et du noir et blanc, procédé qu’il ne tient même pas correctement sur la durée.

     Blonde n’est que succession de petites scènes virtuoses, totalement artificielles, volontiers elliptiques, avec des cadres dans des cadres pour bien enfermer Norma, des relais de format carré et cinémascope, des alternances de colorimétrie de façon aléatoire, des effets de pellicules aux effets numériques, une voix off pompière, des plans déformés abjects façon Lynch du pauvre, et même une utilisation bien ringarde de la snorricam.  

     On y trouve même Norma en train de dégueuler dans un plan à l’intérieur d’une cuvette à chiotte ; un avortement pris à l’intérieur d’un vagin ; un gros plan sur une fellation, avec le bruit d’un film de SF derrière accompagné de la voix off plaintive de Marylin. L’horreur. Et de façon plus douce ce plan de draps qui se transforment en chutes du Niagara, bref une jolie pub Dior.

     Le film essaie de m’amadouer musicalement en balançant constamment du Nick Cave mais ça ne prend même pas. C’est un truc indigent, sursignifiant, qui parvient à rendre détestable et nul Ana de Armas, qui ne fait que chialer et faire la moue, comme il rendait Brad Pitt détestable et nul dans les deux précédents. Le mec est très, très fort.

Athena – Romain Gavras – 2022

31. Athena - Romain Gavras - 2022Une nuit en enfer.

   3.5   Le film s’ouvre sur un plan séquence (d’une dizaine de minutes) qu’il est difficile de ne pas évoquer, tant il impressionne par sa virtuosité. Gavras en met plein les yeux d’entrée : Il a des sous (35 millions, quand même) et on le sent très à l’aise dans la construction scénique, la chorégraphie de la révolte, la violence et le mouvement – sur ce point il serait malhonnête de ne pas le remarquer : Son clip pour Stress, de Justice, n’est évidemment pas très loin, quand bien même le filmage très saccadé cède ici place à l’image continue : mais déjà, il y a quinze ans, il s’agissait de sexualiser le cocktail molotov.

     L’aspect chorégraphique impressionnera par ailleurs durant la première moitié du film, tant le cadre est systématiquement rempli de corps, de mouvements, de bruits : il suffit de constater le nombre de figurants récurrents cités lors du générique final. C’est un film ambitieux. Clairement le film le plus cher de Romain Gavras. Merci Netflix.

     Qu’il impressionne ou non, l’intérêt du premier plan-séquence s’explique par la volonté de saisir deux forces en présence, deux lieux aux antipodes et deux visages de frères afin de tout relier dans le même élan, en partant d’un personnage, un visage (celui d’Abdel) dans un commissariat en plein conférence bientôt perturbée par un cocktail molotov provoquant une émeute et l’invasion de l’établissement, avant que l’on rejoigne, dans un cortège de motos cross et de camionnette de police volée, la cité d’à côté érigée en zone de combat, telle une forteresse gardée par des guerriers spartiates, dirigés par un autre personnage, l’autre visage (celui de Karim).

     On ne tardera pas à apprendre que tous deux sont frères et que la révolte en marche découle d’un évènement majeur (qui n’est pas sans évoquer des faits divers très actuels) : leur frère Idir viendrait juste de mourir, à la suite d’une bavure policière. L’arc de la tragédie grecque est donc lancé et Gavras de vouloir mélanger le tout dans un maelstrom bouillonnant de cris, de hurlements, de violence, de flammes, le temps d’une nuit. C’est la version Gavras de La Haine qui rencontre James Gray. Comparaisons en défaveur d’Athena, évidemment.

     D’une part, sa tragédie aurait gagné à être épurée. En effet, quel est l’intérêt de ce quatrième frère ? Sinon qu’il est celui qui flippe pour sa dope, passe son temps à gueuler et semble n’en avoir strictement rien à battre du décès de son petit frère. Ce personnage (Mokhtar) est nul. Et l’acteur (pourtant génial dans le très beau A tout de suite, de Benoit Jacquot, mais c’était y a vingt ans) est en roue libre, c’est une catastrophe. Le film se serait bien mieux porté sans lui d’autant que ça aurait évité ce virage improbable pris par Abdel aux deux-tiers du film. Ce double geste (Abdel tue Mokhtar, puis menace le jeune policier, avec le petit suspense dégueulasse nous faisant croire qu’il l’a tué aussi) est absolument aberrant tant le personnage d’Abdel est le plus pacifique de tous et que par une pirouette sans queue-ni-tête il devient le plus dangereux, il pète un câble de façon disproportionnée et incohérente.

     Dès lors, le film sombre complètement. Il n’a plus rien à raconter et ce qu’il lui reste à dire – dans un épilogue grandiloquent consternant – il l’a déjà transmis tout du long, puisqu’on apprend constamment, via les médias, la police ou les habitants de la cité, qu’il y a l’éventualité que la bavure policière n’en soit pas une mais qu’Idir aurait été tué par un groupuscule d’extrême droite, portant l’uniforme des policiers de la BAC. Une manière pour Gavras de ne pas trop se mouiller (tout ça c’est la faute du FN) mais pourquoi pas ? Si tant est qu’on ne le placarde pas à la truelle.

     Dans ce bourbier, quelques belles idées submergent, souvent visuelles (dès que les personnages ouvrent la bouche c’est une catastrophe : « Arrêtez avec vos métaphores ! », « Ma sœur, va me chercher un Tropico ! ») : Le frigo qu’on balance du toit aux côtés de Karim et que l’on voit tomber de l’immeuble sur les chaines d’infos ; Les appels répétés de la mère (qu’on ne verra jamais) sur les téléphones de ses fils ; Le fait de suivre la naissance d’un chef de guerre.

     Mais passée la prouesse technique que constitue cette introduction, que reste-t-il vraiment ? La promesse d’une construction en plusieurs points de vue : Celles de trois frères (+1 qui vient de mourir, mais qui irrigue tout le récit) et de l’étranger, un policier otage, auxquels on pourrait ajouter celui du terroriste qu’on prend au préalable pour un demeuré. Le dispositif choral aurait pu être passionnant. Mais à trop vouloir suivre le chemin de la tragédie familiale Gavras se perd. Les deux arcs les plus intéressants seront in fine ceux du flic – la mission que se donne Karim est de kidnapper un policier – notamment la séquence (sans parole, une fois encore) où il se planque dans les recoins de la cité pour échapper à ses poursuivants ; et du terroriste fiché S : Avec cette idée assez originale de l’avoir inséré dans le récit via une fausse piste – il s’occupe des fleurs de la cité ( ?) puis on le cache dans une crèche – sans pour autant masquer sa véritable identité : D’entrée, via les médias, on entend parlé de Sébastien, qui revient de Syrie. Mais à quoi va-t-il servir finalement ? A faire péter la cité avec des bonbonnes de gaz. Qu’est-ce que ça raconte, sinon que Gavras aimerait tout faire flamber et observer ça en se paluchant ?

     Dès lors qu’il filme la guérilla, le chaos, Gavras est à son aise, en effet, à croire qu’il jouit pleinement de cette destruction. Mais tout vire à la démonstration de force, et le film hésite constamment à jouer la violence du réel (façon Bac Nord, lors de l’arrivée dans la cité, sans compter qu’il n’est pas sans évoquer l’affaire Adama Traoré, et d’autres) et une violence carrément spartiate un peu ridicule : Les CRS en formation tortue, éclairés par des rafales de feux d’artifice, c’était un gros NON pour moi.

     Et qu’importent l’afflux de plans-séquence virtuoses : Ils n’ont plus d’autre intérêt (narratif) que d’en mettre plein les yeux, sans parvenir à impressionner comme le tout premier. Ça devient un peu gratuit. Un étalage de thune. C’est du vent.

     J’ai quand même bien fait d’attendre un peu pour en causer. Il y a huit jours je me serais contenté d’un cinglant « C’est de la merde ». C’est un peu plus intéressant que ça. Pire peut-être, car problématique et douteux, mais au moins ça pose question.

Hommes au bord de la crise de nerfs – Audrey Dana – 2022

36. Hommes au bord de la crise de nerfs - Audrey Dana - 2022La tribu de Dana.

   5.5   Sept hommes en pleine crise existentielle se retrouvent dans le même stage de thérapie en pleine nature dans la Drome, dans le but de déconnecter avec le monde et reconnecter avec soi. L’occasion de virer les téléphones, les infos, les réseaux sociaux et tout le reste. Le film est loin d’être fin (son titre, déjà, en clin d’œil miroir à celui d’Almodovar) aussi bien dans ses tentatives d’humour (sexiste ou scato, et c’est à peu près tout) que dans sa volonté de placarder son discours écolo. Néanmoins, quelque chose prend, quelque chose d’un peu casse gueule au préalable (prologue nullissime) mais qui génère du rythme, une curieuse alchimie entre toute cette troupe d’acteurs / personnages (Lhermitte, Demaison, Demolon, Stocker, Ramzy, Gregorio, Baissette de Malglaive) un peu à vif, réunis autour d’une Marina Hands toujours aussi géniale, qu’elle joue dans Lady Chatterley, la série Mytho ou ici. Le regard de Dana sur l’ensemble de sa tribu est in fine tendre, bienveillant, c’est sans doute ce qui m’a séduit. Et puis j’ai ri à de nombreuses reprises, je n’en demandais pas tant.

Goliath – Frédéric Tellier – 2022

30. Goliath - Frédéric Tellier - 2022Dark pesticide.

   6.0   Tout aussi appliqué et télévisuel que L’affaire SK1, déjà réalisé par Frédéric Tellier, néanmoins celui-ci tient mieux la distance, par son rythme, son montage, son interprétation (Gilles Lellouche en avocat rouillé et déterminé, Pierre Niney en lobbyiste infect et sournois, tous deux excellents, mais gros bémol sur le jeu d’Emmanuelle Bercot en activiste forcenée, qui tire constamment sur la corde mélodramatique) pour traiter d’une affaire de pesticides aux retombées drastiques sur la population. Le film s’inspire de l’affaire des Monsanto Papers, la tétrazine (désherbant inventé) remplaçant le glyphosate, mais tout de ce mélange de film dossier / thriller parano sonne vrai, efficace, très travaillé en amont – et scénarisé par le même homme que celui de Boite noire – un peu comme dans le récent beau film de Todd Haynes, Dark waters. C’est peut-être un peu trop américanisé dans ses effets, mais c’est plutôt une bonne surprise.

Don Juan – Serge Bozon – 2022

27. Don Juan - Serge Bozon - 2022Sauve qui peut (l’amour).

    1.0   Le dernier Bozon s’ouvre de manière aussi étrange que malaisante via une construction / déconstruction (par le montage) qui évoque d’emblée le Godard des années 80 mais qui bientôt tournera plutôt au récit à la Rivette (la vie, le théâtre) malheureusement plus proche de Duelle que de La bande des quatre, dans un vertigineux programme théorique et abstrait qui n’a d’égal que l’ennui monstre qu’on éprouve devant chaque scène, doublé d’un sublime frisson de la honte devant chacune des chansons. Je ne pensais pas voir un film aussi embarrassant cette année que ceux de Jean Pierre Jeunet et Claude Lelouch. Je me trompais car c’était sans compter sur Serge Bozon, qui livre une nouvelle purge léthargique dont il a le secret. Probablement son pire film, à faire regretter le Don Juan de Jacques Weber, c’est dire.

The bad guys – Pierre Perifel – 2022

09. The bad guys - Pierre Perifel - 2022Eux, moches et (pas si) méchants.

   4.0   Le début est chouette et à l’image du slogan promotionnel « Être méchant n’a jamais été aussi cool » d’autant que la première scène dans le diner rejoue allègrement l’ouverture de Pulp Fiction, et la discussion autour du cochon-dinde n’est pas sans évoquer celle du hamburger. Voir une bande de loup, requin, piranha, tarentule et serpent faire des casses simplement en faisant peur à la population, c’est frais, rigolo, bien qu’un peu trop hystérique, lorgnant davantage du côté de Guy Ritchie que vers Tarantino. Ensuite, le film retrouve des rails plus conventionnels, plus calibrés pour les enfants disons, aussi bien sur la forme (très attendue, avec ses rebondissements programmatiques) que sur le fond (Les personnages malveillants vont retrouver le chemin du Bien, à renfort de morale rédemptrice et de discours sur l’amitié) avec ses personnages réversibles. Mais ça reste regardable et pas désagréable en accompagnant les enfants. Et un Dreamworks Animation un peu moins nul que la moyenne.

La bulle (The bubble) – Judd Apatow – 2022

12. La bulle - The bubble - Judd Apatow - 2022Boring people.

   2.0   Comment un cinéaste auquel on tient fort et qui vient à peine de réaliser son plus beau film (The king of Statten Island = Chef d’œuvre) peut-il se fourvoyer de la sorte en pondant dans la foulée, à la fois son plus mauvais film mais aussi l’un des pires trucs vus cette année ? On a pris l’habitude, depuis deux ans, de tout mettre sur le dos du Covid alors ne changeons rien, d’autant qu’il fait partie intégrante du film : Apatow lui aussi sera tombé dans le piège du « film de confinement » qui est devenu un genre, d’un opportunisme nauséabond et d’une pauvreté artistique abyssale. Apatow n’y changera rien. La bulle d’isolation ici est moins le reflet d’une bulle dans la bulle ou d’une créativité en circuit fermé qu’une énième démonstration que la pandémie tue la dite-créativité. Le film n’ira pas plus loin que sa faible satire du monde du showbiz. Les coulisses du tournage d’un blockbuster ne génèrent rien, aucune idée de cinéma, et encore moins de génie comique et folklorique que l’idée de base promettait. J’adore Apatow, hein, qui ne m’avait jamais déçu, même quand tout le monde s’accord à l’être (This is 40) ou quand il change de braquet (Crazy Amy) mais là franchement j’ai trouvé ça tellement consternant je ne m’en remets pas. Ça ne lui a pas réussi la crise sanitaire, dis-donc.

Sous emprise – David Rosenthal – 2022

26. Sous emprise - David Rosenthal - 2022Le grand creux.

   3.0   Prototype du film Netflix : des cartes postales (ici Porquerolles), des acteurs tout bronzés, un peu de cul (sauvage mais pas trop visible), une image toute lisse, quelques violons, une écriture bâclée. La première heure est sans intérêt, le néant, d’autant qu’il est impossible (pour moi) de comprendre comment Camille Rowe peut tomber amoureuse de ce mec dégueulasse, personnage infect doublé d’un acteur insipide. Et puis le film est un poil mieux sur la fin quand le récit converge vers le tragique qui est celui des faits sur lesquels il prend sa source : L’histoire d’une apnéiste (record du monde féminin) décédée dans des circonstances aussi inédites que suspectes (une affaire de ballon d’oxygène vide, lorsqu’elle s’apprête à remonter de sa plongée en NoLimit à 171m de profondeur) il y a vingt ans. Le film est clairement sans équivoque et à charge contre son mec, d’ailleurs, alors que sa culpabilité n’a jamais été établie. C’est sans doute pourquoi le film revendique d’être inspiré de faits réels. À noter que James Cameron était jadis pressenti (il y a dix ans) pour adapter leur histoire. Au lieu de ça nous avons David Rosenthal. Et sa mise en scène netflixienne. Les scènes sous-marines n’ont pas grand intérêt mais c’est étrange de revoir cette actrice dans cet univers-là après son rôle dans Deep house l’an dernier.

Doctor Strange in the multiverse of madness – Sam Raimi – 2022

24. Doctor Strange in the multiverse of madness - Sam Raimi - 2022Vision dead.

   3.0   Il y a deux façons d’aborder ce nouvel opus de la giga franchise Marvel : Soit par le prisme de la continuité qu’il génère (Les fans du MCU sont aux anges) soit pour l’envie de revoir aux commandes un Sam Raimi qu’on n’avait plus vu depuis dix ans (Les fans d’Evil Dead y vont le cœur serré).

     Si (comme moi) on n’est ni fan de Marvel ni de Raimi ça n’a aucun intérêt de regarder ce machin, qui opère donc un processus un peu schizophrène, tant à la fois Raimi tente des choses mais qu’il doit être surveillé et entravé par Kevin Feige en permanence, et tant le film, au sein de la franchise, est un pur produit destiné aux fans qui ne ratent rien, des films aux multiples séries qui s’y relient : Ici donc il vaut mieux avoir vu Wandavision si j’ai bien compris ? Moi ça ne m’intéresse pas cette façon de faire. Bientôt il faudra avoir jouer à tel jeu vidéo pour comprendre un de leurs films, avoir acheté un hors-série spécial, un produit dérivé essentiel. C’est l’horreur.

     Rapidement sur le film : C’est une bouillie indigeste, qui ne tient même pas ses promesses de multiverse, je parle au niveau visuel. Ça ne propose absolument rien, un peu à l’image de cette scène, aveu d’échec magnifique, qui dure vingt secondes ou l’on traverse brièvement plusieurs univers – animation comprise – avant d’atterrir dans un monde qui n’est qu’une copie plus colorée de notre monde, où les feux rouges, tenez-vous bien, sont verts, et vice versa. La nullité du truc. Autant revoir le superbe film d’animation Spiderman into the spiderverse.

     Alors, dans un élan d’indulgence, on pourra se satisfaire des petites saillies gores – c’est clairement le plus horrifique de la saga, heureusement, avec un Raimi aux manettes – mais on sent trop les petits copiés collés (d‘Evil Dead, essentiellement) pour faire plaisir aux fans de Raimi. Le reste c’est comme d’habitude, des dialogues lourdauds en champ contrechamp et des effets spéciaux immondes.

Les cinq diables – Léa Mysius – 2022

23. Les cinq diables - Léa Mysius - 2022Les braises du passé.

   7.0   Ava, le premier film de Léa Mysius avait été une telle claque inattendue pour moi (dans mon top5 en 2017) : C’était un film solaire, sensuel, plein de fulgurances et surtout un film vivant, plus visuel et sonore que bien écrit, comme s’il savait s’affranchir du scénario, ce qui est rare dans un premier film de sortant de Femis.

     Si je retrouve plein de (très) bonnes choses dans Les cinq diables, cette fois le film m’a semblé un peu trop écrit et pas forcément bien écrit : Mysius ne plonge pas suffisamment dans le fantastique et ses voyages dans le temps reposent sur un procédé scénaristique un peu nul. D’autant qu’il y a un crescendo programmatique pour révéler les zones d’ombres à chaque voyage. Alors qu’on a trop vite compris : le tout premier plan n’est vraiment pas une idée judicieuse, par exemple, tant on s’attend à le revoir.

     Heureusement le film est très beau, il y a quelques idées fortes (la scène du karaoké sur « Total eclipse of the heart » notamment), une Adèle Exarchopoulos extra (comme d’habitude), une attention portée aux corps, aux peaux et une volonté de faire sentir (puisque c’est le don de la petite fille) les choses, de donner une odeur aux images, même si ça pouvait être encore mieux je crois.

     J’aime beaucoup le film, quand même, car il m’a ému et que c’est une superbe histoire d’amour contrariée par la temporalité.

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silencio


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