L’enjeu sans visage.
4.0 La première partie du film m’a intéressé tout simplement parce qu’il s’agit de filmer le quotidien d’un sapeur pompier, d’une caserne, par petites situations, missions (un suicidé sur une rame, une mère de famille accidentée de la route, une vieille femme ayant subie une attaque…) et sous forme d’ellipses. On y voit un couple construire une famille un peu contre leur environnement, assez bien symbolisé par le fait qu’ils habitent un logement dans la caserne. Qu’elle rêve d’autre chose quand lui s’y complaît entièrement, dévoué à son métier, d’autant qu’il passe les concours pour devenir chef d’équipe de feu. Il y a déjà un dérèglement mais il semble ne pas entraver tant que ça leur petit bonheur conjugal, si ce n’est qu’elle flippe beaucoup tandis que lui s’avère systématiquement rassurant en désamorçant tout (jusqu’à l’accident d’un collègue sur un toit) par l’humour. Il se sent aussi épanoui qu’intouchable. Et puis le film bascule quand lors de sa première mission de chef de feu, il est gravement blessé et brûlé. Le film tient la route grâce à la première partie, à ce qu’il a su mettre en place, disons, ses personnages secondaires compris. Mais le tour de force tire larmes qu’il impose à son mélodrame doublé d’une fastidieuse hymne au courage, de revivre et de changer, m’a en définitive moins touché (allez hormis la jolie scène du retour au bercail familial) qu’écœuré. Histoire vraie ou pas, le film manque quand même d’équilibre, quand bien même l’interprétation y soit globalement excellente.
0 commentaire à “Sauver ou périr – Frédéric Tellier – 2018”