La vie en rose.
6.5 À l’époque, après avoir essuyé six déceptions devant six Woody, tous vus en salle, de Vicky Cristina Barcelona (Ça passait à la rigueur) à Blue Jasmine (j’avais détesté) j’avais cru bon de faire l’impasse sur son nouveau cru annuel, qui ne m’inspirait rien, d’autant que j’ai toujours eu un peu de mal avec Colin Firth. Alors, savoir qu’Emma Stone tomberait potentiellement dans ses bras, c’était au-dessus de mes forces. J’ai eu tort car c’est un très beau film, une belle transition vers la suite de sa filmographie, nettement plus intéressante, avec L’homme irrationnel, Cafe society et Wonder wheel. Transition quasi méta, par ailleurs, tant ce personnage de magicien cynique et pessimiste m’a fait penser à cette vague de films moyens qui précède Magic in the moonlight. Celui-ci est une résurrection un peu comme le vit le personnage, qui rencontre une jeune médium et accède à la beauté, la croyance et l’amour, des petites choses, de la nature et de l’autre. Qu’importe le vrai du faux, ce qui compte c’est qu’il parvienne à accéder à cet émerveillement. À redécouvrir le monde. Bien que les tonalités soient un peu trop jaunes/roses le film est très beau visuellement (Khondji assure) et très posé, cadré. C’est un plaisir des yeux. Et en plus c’est très drôle.