Être mère.
7.0 Le film caché derrière Les enfants des autres, c’est bien entendu Kramer contre Kramer. Que Zlotowski évacue d’entrée en balançant le concerto en ut majeur pour mandoline, de Vivaldi, soit le morceau le plus utilisé dans le chef d’œuvre absolu de Robert Benton.
Son film n’aura plus grand chose à voir avec son modèle, sinon de placer l’enfant au centre du récit, en permanence, mais aussi de filmer beaucoup les intérieurs d’appartements. A l’instar d’Hoffman jadis, Efira y sera magnifique, comme jamais. Et l’écriture, d’une finesse inouïe, est probablement ce que j’ai vu de plus beau cette année, brassant notamment le désir de maternité de façon archi subtile.
Et puis bon, c’est bête, mais un personnage de belle-mère, filmé comme ça, avec une telle douceur, un tel amour (et c’est vraiment ce qui respire de ce film, l’amour pour tous les personnages, jusqu’à la mère biologique, incarnée par Chiara Mastroianni, qui le temps d’une scène, nous foudroie complètement) c’est du jamais vu. C’est son film le plus vivant, le moins cérébral. Bref, le meilleur film de Rebecca Zlotowski, haut la main.
Mais malgré cette tendresse générale, cette bienveillance dans chaque scène, cette écriture au cordeau, ses nombreuses subtilités, son épilogue d’une grande beauté, le film m’emporte assez peu avec lui et je ne sais pas vraiment l’expliquer. Et s’il m’émeut c’est qu’il convoque trop ma propre histoire. Peut-être que c’est ce que je lui reproche, de me faire du mal ? Peut-être le trouve-je un poil trop parisiano-parisien, aussi ? Peut-être est-il un peu trop attendu, programmatique, autocentré ? Un peu tout ça, peut-être, mais c’est sans doute davantage moi le problème que le film, que je recommande bien entendu chaudement.