Pas le temps d’aimer ni de mourir.
4.0 Absolument rien compris à l’histoire, mais je ne pense pas que ce soit si important : C’est le premier Tsui Hark devant lequel je comprends un peu l’excitation qu’il procure chez certains. Time and tide est parcouru d’expérimentations visuelles, c’est un véritable tourbillon informe, avec de l’ivresse dans chaque plan.
Pas un angle qui soit habituel. Pas un plan qui soit cadré comme on l’attend. Lors des bastons, parfois les images s’arrêtent, la pellicule semble s’embraser avec le mouvement de la caméra et des personnages. Et paf un cut, une ellipse, une rupture de ton. Rien ne se déroule comme attendu.
De ce chaos narratif nait pourtant un déluge mélancolique assez bizarre. Une histoire d’amour, surtout. Et afin de parfaire la démesure de ce polar romantique foutraque, l’accouchement final se jouera sur le même terrain que la fusillade, dans les travées d’un stade.
Dommage que cette voix off fasse si tâche, ringarde, essentiellement aux extrémités, mais d’une part elle est ancrée dans son époque et d’autre part elle m’évoque un peu le cinéma de Danny Boyle, cité ici le temps d’un furtif plan où l’on aperçoit l’affiche de Trainspotting sur le mur d’une chambre.
Aussi expérimental soit-il, ça reste de la caméra virtuose avant tout, et en permanence, dans chaque plan. Tout y est épileptique, bordélique. Vu en deux fois, car mes rétines n’ont pas supporté. C’est épuisant. Peut-être qu’on ressent moins cet épuisement et davantage son vertige au fil des visionnages, je ne sais pas. Je ne crois pas que ce soit pour moi, c’est tout.