Revenge is coming.
7.0 Ce Conan le barbare chez les Vikings, mélangeant l’histoire shakespearienne d’Hamlet et la légende scandinave d’Amleth tient sur une intrigue en trois lignes – une simple histoire de vengeance. Et tant mieux, cela permet au film de faire exploser un twist bien senti en son centre, accompagné d’un éclat de rire monstrueux, terrifiant. Le reste impressionnera surtout d’un point de vue physique, à savoir visuel et sonore. C’est un beau film bestial, archi violent, sale. On en sort avec le goût du sang dans la bouche. Et paradoxalement cette grandiloquence sauvage est compensée par une forme propre, cadrée, rythmée. Le film est peut-être trop beau, trop graphique, pas suffisamment sale pour son sujet. Un peu poseur, mais moins que The witch, le premier film d’Eggers qui ne m’avait pas suffisamment convaincu pour aller voir The lighthouse. The northman est plus exaltant surtout. Et visant un public plus large aussi, sans doute. En résulte un truc hybride assez passionnant. Quelques petites choses qui me plaisent moins, comme la représentation graphique de l’arbre généalogique qui est une grosse faute de goût au milieu du reste. Et des images qui me restent comme ce personnage au nez coupé. Ce plan séquence ahurissant de l’arrivée dans le village. On y ressent beaucoup la terre, le froid, la puissance du lieu. Rien d’étonnant d’apprendre qu’Eggers dit s’être inspiré de Requiem pour un massacre et d’Andreï Roublev. Les acteurs sont tous hyper bien choisis. En outre, ça permet à Ethan Hawke d’enfiler un beau costume de personnage éphémère qui aurait tellement bien sied à Sean Bean.