Maître zen vs Monsieur Moustache.
5.0 Parfait produit de plateforme, The Gray man n’a rien d’un film de cinéma, c’est du film-algorithme, où l’on combine tout ce qui fonctionne sur la masse. Du cinéma de compilation, qui mélange James Bond à Mission impossible, en passant par Jason Bourne et John Wick. Tout en étant fait à la façon Marvel, avec son rythme immonde, ses punchlines et ses changements de lieux permanents. Il y a de bonnes idées, très malines, dans la distribution des personnages notamment et dans les chorégraphies d’action. La baston au milieu de feu d’artifices ou celle dans la fontaine en plein labyrinthe. Il y a des idées visuelles. Des envies. Ça vire souvent à la bouille, à l’image de la course poursuite en tramway. On aura donc Ryan Gosling, tueur à gages zen et taiseux, poursuivi par Chris Evans, tueur à gages bavard et moustachu, et à leurs côtés une Ana de Armas badass, un Billy Bob Thornton éteint et une gamine (celle du dernier Tarantino) qu’il faut protéger car elle a un pacemaker. Le film est par ailleurs déconseillé à ceux qui ont un pacemaker, aussi bien à cause de son gloubiboulga sonore que de ses plans drone inutile qui donnent la gerbe. Cela dit, c’est un chouette film du dimanche soir. Bourrin, bas du front, mais plutôt réussi et efficace dans son genre. Avec Zéro rebondissement, zéro surprise. Et quelque part ça me plait.