Little odyssey.
7.0 Il n’échappera à personne qu’Armageddon time est sans aucun doute le film le plus personnel de James Gray, au sens où il est éminemment autobiographique, évoluant dans une famille ashkénaze du Queens des années 80, aux crochets de Paul, un gamin qui ne peut être que lui, quand bien même le récit se nourrisse aussi de fiction.
L’Armageddon du titre se joue sur plusieurs strates pour ce gamin : C’est d’abord une nouvelle amitié brisée par un changement d’école puisque Paul doit quitter son école publique pour entrer dans une école privée, dirigé par le père Trump. C’est ensuite la traversée d’un bouleversement politique puisque Reagan est sur le point de prendre la présidence. Et bien sûr c’est la mort du grand-père, ce mentor, incarné par un Anthony Hopkins qui avait rarement été aussi sobre et bouleversant.
Tout ceci forme l’écrin d’une fresque. Et pourtant il se dégage une sensation étrange devant le nouveau Gray, l’impression qu’il y est trop pudique, trop sage. Ou quand la mélancolie (si chère à son cinéma) rime avec une certaine mollesse.
J’aime le film pour plein de raisons (qui sont celles qui me font aimer le cinéma de Gray depuis Little Odessa) et notamment tout ce qui se joue au sein du foyer, mais je ne retrouve pas l’ampleur tragique qui m’est chère chez Gray. Je le reverrai volontiers évidemment, mais là présentement il entre dans le même (bon) panier que The Immigrant.
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