Voyage au bout des twists.
4.0 Revoir un film qu’on aimait étant adolescent, énième chapitre. Cursus fatal est toutefois loin d’être celui en qui je plaçais de grands espoirs : C’était l’un de ces produits post-Scream, tellement post-Scream qu’il en récupérait Matthew Lillard aka Stuart dans le Wes Craven. Il ressemble aussi beaucoup à Sexcrimes, dans sa mécanique de rebondissements, mais ne pouvait s’en inspirer puisque les deux films sont sortis quasi en même temps. Mais au même titre que The Faculty (qu’il faut que je revoie) de Rodriguez, Cursus fatal s’avère très différent de ce vivier de slashers (Urban legend, Souviens-toi l’été dernier, qu’il faudrait que je revoie aussi) nés fin des années 90.
Inspiré davantage du Petits meurtres entre amis, de Boyle, Dan Rosen, scénariste de L’ultime souper (1996), la comédie noire signée Stacy Title, y trouvait là une autre matière scénaristique prometteuse : Une clause de la charte universitaire stipule que lorsqu’un étudiant se suicide, on attribue automatiquement un « A+ » à ses camarades de chambrée, afin de compenser le traumatisme subi et de remédier à d’éventuelle chute de moyenne. Dans un campus, deux amis rêvant d’être admis à Harvard échafaudent un plan pour déguiser le meurtre de leur ami en suicide. Le scénario se veut malin, au début, mais à multiplier les twists improbables dans son dernier tiers, le dénouement n’a finalement plus aucun intérêt. Si Lillard cabotine allègrement et se fond particulièrement bien dans la dynamique trépidante du film, Michael Vartan (neveu de Sylvie Vartan, cousin de David Hallyday, cette info vous est délivrée par l’équipe de Voici) l’acteur principal, est complètement à côté, amorphe, une endive.
À noter que le film est plus intéressant avant de mettre en branle ses tiroirs scénaristiques : Toute la scène de la fête au départ est plutôt bien pensée et jubilatoire le temps d’une séquence arrosée que j’avais oublié durant laquelle les universitaires refont au dialogue près la grande scène de roulette russe de Voyage au bout de l’enfer, en remplaçant les armes par des canettes de bières prêtes à leur exploser aux tempes. « More bullets ! Three ! MAO ! You gonna die motherfucker! » Je pense qu’avec les copains on aurait pu faire ce jeu à la con un soir de beuverie, sans problème.