Un bébé pour quatre.
6.0 Franck, ferrailleur, et Meriem ont cinq enfants, un sixième en route, et vivent dans une caravane. Julien et Anna sont un couple d’avocats et n’arrivent pas à avoir d’enfant. Julien est l’avocat de Franck dans une affaire de ferraille volée et de camion accidenté, mais ce dernier ne peut ni payer ses dettes ni les honoraires. C’est l’histoire d’un impensable arrangement, entre Frank & Julien. Avant que ça ne devienne celui de Meriem & Anna.
C’est un beau récit, encore faut-il y croire. Il m’aura fallu un peu de temps pour entrer dans sa mécanique improbable et si ça finit par fonctionner c’est en grande partie dû à son superbe quatuor d’interprètes. Peut-être pas tant parce qu’ils sont bons, d’ailleurs, mais parce qu’ils sont complémentaires : aucun ne tire la couverture. C’est d’ailleurs plus étrange que cela : la première partie donne volontiers la place aux hommes, puis ils s’effacent naturellement, la seconde sera clairement celle des femmes.
La grande réussite pour moi c’est de nous faire entrer en empathie avec chacun d’eux dès le début. Et notamment avec le personnage le plus ambigu à savoir celui campé par Sara Giraudeau, alors qu’on désapprouve malgré tout chacune de ses initiatives. Sur ce sujet (le désir de maternité) le film est moins passionnant (car plus scénarisé, disons) que Les enfants des autres, le film de Rebecca Zlotowski mais il est plus sec, plus éreintant, et il y a des correspondances étonnantes. Bref c’est surtout un film d’acteurs. Néanmoins la mise en scène de Leopold Legrand (dont c’est le premier long) fonctionne comme dans un pur thriller, énergique, oppressant. Bonne surprise.
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