Hélas…
4.0 Sur les conseils de Raymond Queneau, Mocky adapte Jean Ray, afin de plonger à pieds joints dans un mélange d’enquête policière et de fantastique. A Salers, dans le Cantal, Bourvil est l’inspecteur Triquet qui recherche Mickey le bénédictin, un faussaire évadé, ivrogne, chauve et frileux qui n’aime pas le cassoulet. Ainsi présenté j’ai déjà envie d’adorer : Il y a quelque chose dans la tonalité douce et absurde qui m’évoque le Guiraudie du sublime Du soleil pour les gueux.
Malheureusement, passé le (plutôt bon) premier quart d’heure – notamment une scène de guillotine récalcitrante – le film est assez fatiguant, à l’image de ces nombreux personnages qui seront tous affublés de tics divers et variés. Bourvil lui a une démarche étrange entre le saut de cabri et le cheval au trot. On y croisera aussi une voyante extra lucide. Ainsi qu’une bête auvergnate qu’on appelle aussi la bargeasque – véritable apparition Z assez exaltante.
Deux ans plus tôt, Un drôle de paroissien, déjà avec Bourvil, était autrement plus réussi, beau, passionnant. Très différent aussi : le fantastique absurde ne sied pas si bien à Mocky, à mon humble avis. De cette curieuse enquête, absurde et bordélique, au sein de ce village auvergnat il ne reste que la farce, foutraque, délirante, répétitive, éreintante. Malgré la très belle photo d’Eugen Schufftan.
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