Au diapason de l’axolotl.
5.5 Louis Garrel, cinéaste, qui investit les terres du braquage, après tout pourquoi pas ? Le mélange des genres convoque ici aussi les mélanges des jeux, des ambiances, des lieux. Une prison, une voiture, un entrepôt, un futur magasin de fleurs, un restoroute, un aquarium. C’est comme si le film tentait de faire tenir plein de choses ensemble, à commencer par le mélodrame (le film mère/fils) et le film de genre (le braquage). L’innocent circule de la comédie de boulevard au film d’action, en passant par le thriller et la rom’com. Il y a une vraie générosité qui l’anime. Or, le film transpire mais respire assez peu. Son ambition burlesque le rend aussi beaucoup trop hystérique. Et pourtant, du plaisir le film en donne aussi beaucoup. En partie grâce à une Noémie Merlant absolument fabuleuse, loin de ce qu’elle avait offert chez Céline Sciamma. Vivement qu’on la voit dans d’autres comédies. En partie parce que le début du film est très accueillant, plein d’idées, puis que sa partie restoroute est assez jubilatoire, réhaussée par la scène des préparatifs au braquage, sans doute la scène la plus drôle du film. Mais à vouloir trop en mettre, dans le rythme comme dans la forme, se manifeste une certaine indigestion, symbolisée par cette photo franchement passable, avec son aspect vintage fabriqué, un peu trop dans l’imitation du cinéma des années 80. Il y a du De Broca là-dedans, mais pas forcément le meilleur.