La couleur de la mort.
5.5 Un an après La fille qui en savait trop Mario Bava récidive dans ce qui constituent les fondements du Giallo, livrant là une parfaite matrice des codes du genre. Le noir et blanc charbonneux disparaît au profit d’une palette de couleurs pastel volontiers ostentatoires. L’univers de la mode, choisi ici (le récit se déroule dans une maison de couture) accentue la flamboyance de l’ensemble, du décor aux costumes, des couleurs aux éclairages. L’assassin, sans visage, ganté de noir, s’immisce partout, en tueur démiurge, sauvage, sans scrupule. Chaque meurtre est une cérémonie habillée d’une mise en scène ultra sophistiquée, aux éclats graphiques fascinants. Qu’importent le motif, le scénario, la narration, les dialogues, in fine. Et c’est sans doute ce qui le rattrape, puisque le jeu de massacre ne tombe jamais dans l’abstraction pure, surréaliste, le geste en tant qu’objet d’art : Le thriller (et son intrigue plutôt traditionnelle) est moins beau que sa promesse plastique, sans doute parce que ses personnages sont interchangeables et l’interprétation globale bien kitch. C’est bien mais je suis un peu déçu, j’en attendais un monstre total.
0 commentaire à “Six femmes pour l’assassin (Sei donne per l’assassino) – Mario Bava – 1964”