L’homme et les tripodes.
6.0 En 1984, tandis que la RATP multiplie les affiches (on en voit quelques-unes dans le film) sous le slogan « Frauder c’est bête » Luc Moullet entreprend lui une ode douce et burlesque aux resquilleurs du métro parisien. « J’adorais flâner dans le métro pour y admirer l’imagination et la grâce des fraudeurs, aussi brillants dans leur art que des ballerines ou de grands gymnastes » clame-t-il dans le chapitre consacré à Barres, au sein de ses Mémoires d’une savonnette indocile. Barres fait donc office de reportage sur la fraude et les contrôles dans le métro. Et tout particulièrement sur « ces tripodes à hauteur du sexe » pour citer à nouveau les mots de Moullet. Fait rare chez lui, Barres est un film sans parole, tourné à la manière d’un film muet, avec plusieurs intertitres. Moullet fit par ailleurs reconstruire en studio une parcelle de station de métro, uniquement la partie caisse et tourniquets. Evidemment, c’est du Moullet pur jus, donc l’aspect film-reportage mue en film-fantaisie, quand certains fraudeurs passent par quatre, sur les épaules, à la manière d’un athlète adepte du saut de haies, ou couché sur un skate-board artisanal.
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