L’île de l’enfer.
6.0 Dire que je n’attendais plus rien de Richet est un euphémisme, tant j’avais subi son nullissime remake du film de Claude Berri – et subi plus tôt son tout aussi mauvais remake de l’un des meilleurs Carpenter. Et pourtant, Mayday pourrait bien être le film du dimanche soir qui manquait, série B à l’ancienne, d’une efficacité surprenante. Bon, tout d’abord, c’est un film d’avion. J’adore ça. Quand bien même si celui-ci lorgne moins vers les Airport que vers Les ailes de l’enfer ou Passager 57 (je rêve de les revoir ces deux-là) l’humour en moins. Enfin il y en a un peu, mais c’est pas ce qu’on va retenir. Surtout, les coutures attendues sont vite explosées. Le film surprend beaucoup, au début, dans sa mise en place et son crescendo, si on ne sait pas du tout à quoi s’attendre. Car dans l’avion nous n’y resterons finalement pas très longtemps, l’enfer de la jungle se substituant au crash aérien. Si l’on peut encore trouver moyen de dégraisser ici ou là – le visio laissé par la fille, la longue séquence de larmes finales – la première vertu de Mayday est de s’offrir en moins d’1h50 ce qui a Hollywood s’avère de plus en plus rare. L’autre point positif c’est son rythme, son découpage, qui ne souffre quasi pas de fausses notes, hormis peut-être, le second vol, entre deux îles, un peu plus bâclé, surtout au regard du premier et son crash vraiment prenant. C’est un mélange de film catastrophe et de film d’action, qui ménage ses effets mais qui les offre avec beaucoup de générosité : une scène de baston (en plan-séquence) très bien fichue ou une scène de fusillade impressionnante (les tirs de Barrett, notamment). On pense aux Die Hard de McTiernan, notamment tout l’aspect buddy movie, mais aussi à Carpenter, pour sa sécheresse et son nihilisme, même si Richet ne va évidemment pas si loin. Surtout avec sa bande de méchants séparatistes, sans aucun relief. Pas sans défauts certes, mais un pur divertissement comme on voudrait en voir plus souvent. Avec un Gérard Butler aussi investi que dans l’honnête Greenland.