Pâle copie.
3.0 Je voulais tenter l’expérience de regarder la saison 3 de Je te promets tout en découvrant celle de This is us. C’était très intéressant. Surtout très embarrassant pour l’une d’entre elles. Ce qui embarrasse ici, plus encore que pour les saisons précédentes – à moins que le fait de les regarder en même temps change la donne ? – c’est de constater combien tout ce qui fonctionne assez bien dans Je te promets est ce qui constitue un absolu copié collé de This is us. Jusque dans des plans, des dialogues, des grimaces… la lumière en moins (la française est tellement terne là-dessus, on ne ressent jamais les lieux car il n’y en a pas, tout respire le studio, partout) et l’interprétation en deçà (je vais pas m’attarder sur ce point, je trouve les acteurs plutôt investis ici aussi, pas tous et pas de façon canalisée, c’est tout).
Lorsque Je te promets se permet des incartades vis à vis du matériau original c’est pour produire du fan service TF1 : L’épisode 5 autour des auditions à l’aveugle de The Voice, l’épisode 7 qui nous plonge dans les battles, au secours. Pire placement produit ever. C’est quoi le caprice suivant ? Michael Gallo jouant aux côtes de Jean Luc Reichman dans Leo Mattei ? Tanguy rejoignant le casting de Danse avec les stars ? Rose dans Qui veut gagner des millions ? Je veux bien qu’il faille réadapter à notre sauce franchouillarde, mais faites-le pour faire un truc intéressant, original, personnel (et pas calibré uniquement pour le spectateur de TF1), émouvant. On demande pas d’atteindre la puissance d’écriture et d’incarnation de This is us, mais qu’il y ait un minimum d’investissement, d’amour pour ce qui est (re)fait.
Car si y a bien quelque chose de difficile à atteindre c’est de faire aussi émouvant que la troisième saison de This is us : Véritable torrent émotionnel qui emporte tout, jusque dans cet accident au Vietnam, cette rencontre dans une caravane, cette confession dans une chambre d’ado, cette salle d’attente d’hôpital. Je te promets ne retient rien de ça ou le peu, les bâcle. Tant mieux, autant se réinventer. Mais bon… Il me restera toutefois deux belles idées, seulement, que Je te promets aura trouvé toute seule : Un, la chanson de Barbara Pravi pour la nièce. Deux, tout l’arc narratif autour du Petit Prince. C’est pas grand-chose, mais c’est déjà quelque chose, et c’est plutôt très réussi.
Oui mais voilà, il y a un truc qui ne trompe pas sur l’ambition de cette série : Cette saison ne comporte que 8 épisodes, contre 12 chacune des deux précédentes. Pas étonnant puisque j’ai appris que la série avait été annulée. Ils bâclent tout car le cœur n’y est pas. On se fiche de tout. Le montage est par ailleurs trop abrupt, bordélique, on navigue d’époque en époque sans transition, sans échos. Je suis un peu déçu, je ne pourrai plus la comparer avec This is us. J’aimais bien l’idée de continuer de suivre en parallèle l’originale NBC et sa copie TF1. Tant pis.