L’évangile selon Sainte Coline.
2.0 De La belle verte – que je rêvais de voir – je connaissais la scène de l’automobiliste, incarné par Francis Perrin, séquence devenue aussi culte que « les pieds souvent dans la gueule » de Chuck Norris, disons. Un chef d’œuvre de scène embarrassante dont j’ignorais qu’elle serait pulvérisée par une autre, celle du Danube bleu au Parc des Princes. Un frisson de la honte tel qu’il est rare d’en avoir, vraiment. Et La belle verte en est parsemée, de ces savoureux moments. On va pas tergiverser le film est nullissime, gênant, fabuleux, bref à la hauteur des espoirs que j’avais placé en lui. Un immense naveton qui sous ses fausses allures de comédie hippie est persuadé d’afficher la recette miracle pour sauver la planète, qu’il arbore de sa petite morale neuneu rentrée au chausse pied. Les êtres humains sont donc débiles et le seul moyen de les sauver c’est de les déconnecter, autrement dit leur laver le cerveau, afin qu’ils ne soient plus que de pauvres marionnettes inoffensives (le rôle le plus embarrassant qu’ait eu à camper Lindon, assurément). Bref un truc qui se pense gaucho-écolo mais qui respire le passéisme mi catho mi fasho. Mais le pire (c’est dire le niveau) se joue probablement au niveau de la forme, tant c’est le néant. Une suite de sketchs découpés n’importe comment, montés à l’arrache, interprétés avec le cul (mention spéciale à Serreau elle-même d’ailleurs). C’est irregardable, franchement.