Un monde sans père.
5.5 C’est apparemment le film le plus personnel et autobiographique de Christophe Honoré puisqu’il y a beaucoup de lui et de son histoire dans ce garçon de dix-sept ans qui perd son papa dans un accident de voiture. Le film observe d’abord le choc provoqué par cette perte (probablement ce qu’il fait de mieux, et le trio Kircher/Binoche/Lacoste fonctionne bien) puis s’intéresse à la lente reconstruction du garçon, parsemée d’agonie, de dépression, de perdition, mais aussi d’un vent de liberté, de découverte de soi, de rencontres. C’est aussi son émancipation sentimentale qui se joue, entre la Savoie et Paris, entre cet ami qu’il semble connaître depuis gamin et le coloc de son frangin (Erwan Fale, l’autre révélation du film, avec Paul Kilcher). Le film est malheureusement un peu trop à l’image de la résurrection chaotique de ce personnage, il lui manque une cohérence formelle, une idée qu’il tiendrait d’un bout à l’autre. Par exemple il me semble beaucoup trop envahi par des cassures programmées, ou une voix off un peu lourde. Ça reste assez beau néanmoins, notamment ce qui se joue sur les non-dits au sein du cercle familial.