• Accueil
  • > Archives pour le Lundi 19 juin 2023

Archives pour 19 juin, 2023

Piranha 2, Les tueurs volants (Piranha Part Two, The spawning) – James Cameron – 1981

13. Piranha 2, Les tueurs volants - Piranha Part Two, The spawning - James Cameron - 1981J’ose.

   4.0   On sera tous plus ou moins d’accord là-dessus : Piranha, les tueurs volants est davantage un film du producteur Ovidio G. Assonitis que de James Cameron qui fait seulement office de réalisateur improvisé. Il n’est que remplaçant exécutant puisqu’il est au préalable responsable des effets spéciaux. Pour des raisons obscures, il se fait virer du projet au bout de quinze jours par Assonitis qui reprend le truc à sa sauce. Son nom (Cameron) reste au générique uniquement pour des questions de droits et d’affiches préconçues.

     Et pourtant, c’est bien l’auteur de Titanic qui trois ans avant de pondre Terminator (son vrai premier film, c’est pas lui qui me contredira) réalise – officiellement – ce semblant de suite de Piranhas, de Joe Dante (l’une des plus belles séries B satirique qui soient) dont on ne verra à aucun instant qu’il s’agit de sa suite, par ailleurs, les deux films n’ayant strictement rien à voir, sinon leur titre. Piranha, les tueurs volants est un ersatz de nanar lorgnant aussi bien vers Les dents de la mer, Les oiseaux que Les bronzés.

     Il faut rappeler que Cameron est directeur artistique sur Les mercenaires de l’espace, de Corman – déjà accompagné musicalement par James Horner – et qu’en bon disciple de Roger Corman, il exécute le cahier des charges fantastique fauché + hémoglobine + nichons à la lettre, qui se marie aussi avec le cinéma d’exploitation italien de l’époque. On ne saura probablement jamais ce qui reste vraiment de Cameron là-dedans, toujours est-il que le système D (hérité donc de l’école Corman) de Terminator impressionne quand même nettement plus que celui de Piranha, les tueurs volants.

     Au programme : En enquêtant sur la mort mystérieuse d’un plongeur, une instructrice de plongée découvre quelque chose de terrifiant : des poissons carnassiers qui ressemblent à des piranhas, mais avec des ailes.

     Dans une séquence du premier Piranhas, celle du terrifiant carnage du centre aéré au bord de l’étang, il y a un moment qui m’a toujours semblé à la fois décalé et superflus : Tandis que les poissons voraces s’attaquent aux gamins du camp, se débattant au cœur de leur bouée respective, l’animateur est surpris au visage : un piranha sort de l’eau, se propulse tel un aigle et lui arrache un bout de pommette. La scène impressionne pourtant (encore) car c’est une anomalie éphémère, elle surgit dans l’horreur la plus crue, sèche, distendue. C’était la première vraie attaque de piranha volant au cinéma.

     Le second opus en fera son leitmotiv mais ne fonctionnera à nouveau que sur une séquence similaire, jump scare brutal, où dans une morgue, un piranha sort de la cage thoracique d’un cadavre pour s’attaquer au visage d’une légiste. Dans la foulée, il la dévore (on ne voit rien) puis se sauve à travers une fenêtre à la façon du chef des gremlins : c’est déjà de trop et à l’image du film, ridicule plutôt qu’autre chose, quand bien même les prothèses des victimes soient plutôt bien foutues.

     Mais le film est parfois intéressant visuellement notamment dans ses nombreuses séquences sous-marines. C’est que malgré ces intrigues sans intérêt, ces personnages sans relief, dont on ne comprend pas le quart des comportements, ces répliques au rabais, on retrouve en effet dans Piranha, les tueurs volants, certains tropes cameroniens. L’omniprésence subaquatique annonce la séquence centrale du second volet d’Avatar. On sent qu’il y a un plaisir à filmer l’eau. Quant au personnage central, il est évidemment féminin. Donnée éminemment cameronienne. On y voit bien entendu ce qu’on veut.

     La traditionnelle première scène nocturne, introduisant l’horreur, rejouant aussi bien celle de Jaws que de Piranhas, est symptomatique du ratage à venir : Un couple visite une épave ; Équipés de bouteilles d’oxygène, ils arpentent tous deux les couloirs d’un mystérieux bateau militaire. Un moment donné, la femme disparaît. On croit à un premier rebondissement horrifique hors champ. Puis non, elle revient, nue, s’apprêtant à chevaucher son mec au milieu de ce cimetière marin, de tôle et de rouille. Elle sort un poignard et lui découpe son slip de bain rouge. Les fameux poissons, dont on commençait à entendre l’approche (le film reprend ce son si particulier, qu’ils arboraient dans le premier volet) viennent finalement les dévorer en meute, laissant les corps dans le cadre se recouvrir d’un ultime orgasme rouge sang. C’est une étrange première scène, dont on ne sait in fine que penser au regard de la médiocrité totale qui la suit. Reste une petite comédie estivale horrifico-satirique bancale et complètement charcutée.


Catégories

Archives

juin 2023
L Ma Me J V S D
« mai   juil »
 1234
567891011
12131415161718
19202122232425
2627282930  

Auteur:

silencio


shaolin13 |
Silyvor Movie |
PHILIPPE PINSON - ... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Playboy Communiste
| STREAMINGRATOX
| lemysteredelamaisonblanche