Le beau coupable.
7.0 Difficile de croire que Molinaro aura ensuite cette filmographie émaillée de comédies populaires quand on voit La mort de Belle, l’un de ses premiers films, d’une noirceur totale. Une adaptation de Simenon (que lui-même revendiquait comme l’une des plus fidèles et réussies) dans laquelle un homme ordinaire est très vite suspecté du meurtre d’une jeune étudiante américaine et fille d’une amie, qu’ils hébergeaient, lui et sa femme, dans leur pavillon de Genève. Belle, la demoiselle en question, est en effet retrouvée morte étranglée, un matin dans sa chambre. Le juge d’instruction, l’opinion publique et sa femme elle-même soupçonnent vite cet homme et rien, sinon un jeune policier plus scrupuleux, ne se mettra en travers de ce soupçon général. La fin est terrible. C’est un grand film sur une machine judiciaire disloquée et sur un homme perdu, bientôt rongé par la culpabilité de n’être que lui-même. Jean Desailly y est incroyable.