Un cœur en hiver.
6.0 Winter sleep fut une séance si délicate pour moi qu’elle m’éloigna un temps de Nuri Bilge Ceylan (dont je vénère toujours Uzak, bien évidemment). J’avais donc volontairement manqué Le Poirier sauvage. Je m’en suis un peu voulu. Je ne voulais donc pas manqué Les herbes sèches et j’ai bien fait : j’aime assez le film et notamment sa (longue) durée : elle est essentielle, permet au film de continuellement se transformer, provoquant un vertige assez mystérieux de scène en scène.
Comme souvent chez lui, plus ça s’étire plus ça fonctionne sur moi, or c’est une fois encore très bavard mais ce sont curieusement ces séquences qui m’ont passionné, révélant une complexité inédite. Il me semble que c’est un peu trop écrit, malgré tout. Je vois le scénario revenir sans arrêt en force, c’est vraiment sa durée qui l’empêche de se noyer dans un programme. Et deux séquences plombent le film : celle méta, nullissime. Et la scène finale. Deux instants où j’ai pensé : Ah c’est dommage, ça. Mais je suis ravi d’être retourné voir un film de Ceylan en salle.