Money for laughing.
5.0 Me voilà bien embêté ici car si la forme n’a rien de révolutionnaire, il faut bien reconnaître un certain savoir-faire, combinant rythme, reconstitution et interprétation. Un savoir-faire très hollywoodien bien entendu (et son jukebox 80′s un peu relou pour le coup) dans une mouvance à la Sorkin (Les sept de Chicago) ou Mangold (Le Mans 66). Ce qui est embarrassant c’est que tout est au service d’un récit pas très passionnant, à savoir raconter comment les marketeux de Nike ont élaboré une stratégie commerciale dans le but de faire signer Michael Jordan (promis au préalable chez Adidas ou Converse) en pondant la fameuse chaussure à son nom et son effigie (logo compris) que tout le monde connaît. C’est intéressant sur un reportage d’un quart d’heure ça, mais deux heures là-dessus c’est un peu abusé. D’autant que le film prend plaisir à montrer ce monde de markéting, viriliste et hystérique, comme si rien d’autre ne comptait : on ne saura rien d’aucun personnage là-dedans, si ce n’est leur attrait lourd pour la réussite individuelle. Bref c’est un peu léger. En plus d’être in fine une gigantesque pub pour Nike. Et dans le même temps, il y a un souffle épique, c’est bien fichu, bien dialogué, on ne voit pas le temps passer. Et il y a l’idée de ne jamais montrer le basketteur, qui ne reste ici qu’un produit, une simple chaussure à milliards – quoique Jordan a bien un petit rôle ici : celui de son propre père.