Sang pour sang.
5.0 Belle idée que le choix de filmer ce jeu d’adolescents en ne cadrant que leurs visages, en gros plans. Ils sont quatre, deux filles et deux garçons. On débarque en plein milieu d’un classique « Action ou vérité » et Ozon ne cède – sans doute moins par envie que par nécessité, mais qu’importe – ni au plan d’ensemble ni au travelling circulaire attendu. Ainsi, on ne sait pas trop où ces gamins se trouvent (probablement dans une chambre ?) ni comment ils sont disposés : c’est au spectateur de capter cela, de reconstruire s’il le souhaite. Ce qui compte c’est le visage : Ozon est très fort pour filmer les visages et en saisir la passion, le désarroi, l’excitation, la nonchalance, la spontanéité. Ce qui compte aussi c’est le rapport à la sexualité. Dommage qu’Ozon en fasse un autre programme (certes passionnant, mais ça sort du chapeau) et finisse par céder aux sirènes de la grandiloquence, dans un twist final aussi improbable qu’il est inutile : la cruauté et le malaise étaient déjà là, dans une parole ou un regard.
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