Enfants du pays.
6.5 À l’instar de Je suis une ville endormie ou Inupiluk (le format court lui sied si bien), voici un petit Betbeder seulement par sa durée (38min) tant le film, sous ses dehors anecdotiques, révèle une fois de plus la sensibilité de son auteur, son amour des losers magnifiques, des marginaux aux lourdes fêlures. Mimi n’y échappera pas, cette douarnenezienne de souche, bossant dans un cinéma de quartier déserté, et s’occupant surtout de son père, qui ne s’est jamais remis du décès brutal de sa femme. Le rocambolesque s’immisce toujours très bizarrement chez Betbeder, ici en deux temps. D’abord via le suicide raté d’un jeune handicapé, se défenestrant sous les yeux de Mimi dont il est amoureux transi. Ensuite par la réception d’un jeune cinéaste, enfant du pays, que Mimi a jadis bien connu, qui vient là présenter son premier essai, qui fera un four total. Beau film, habité par une actrice habitée, Valentine Verhague, une révélation. C’est aussi bien entendu un touchant portrait de la cité bretonne.
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