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Archives pour octobre 2023



En eaux très troubles (The meg 2, The trench) – Ben Wheatley – 2023

?????????????????????Les tréfonds.

   1.0   Le premier était une merde, une merde trouble. Celui-ci est une grosse merde, une grosse merde très trouble. Hâte de voir le suivant, qui sera à coup sûr une énorme merde giga trouble. Et c’est dommage car sur le papier ça peut faire un super nanar. Malheureusement ce n’est même pas marrant.

Barbie – Greta Gerwig – 2023

24. Barbie - Greta Gerwig - 2023La mort en rose.

   0.5   S’il y a bien quelque chose qui m’a impressionné avec la sortie de Barbie c’est la force de son plan marketing. Et à fortiori son insolent succès. De mon côté, c’est vraiment le dernier truc que j’avais envie de voir, Barbie. Parce que Greta Gerwig, déjà : J’avais trouvé Lady bird tellement mauvais. Parce que Barbie, ensuite. Franchement, aller voir un film sur Barbie ? Je la supporte dans Toy Story 3, c’est déjà beau.

     Alors c’est peut-être pour le casting ? Margot Robbie, Ryan Gosling, Will Ferrell. Enfin, je peux les voir ailleurs. Bref j’avais autant envie d’aller voir Barbie que de me faire arracher une dent. Et puis j’ai eu un moment de faiblesse, en juillet. J’étais à deux, disons trois doigts d’y aller. Et j’ai retrouvé la raison pour attendre de le trouver en bonne et due forme.

     J’ai trouvé ça affreux. Irregardable. Du Westworld (l’IA qui se découvre IA) en rose. Un cauchemar en rose et en plastique. Je me suis senti agressé, en permanence. Je n’ai rien compris, ni son montage, ni ses gags, ni sa photo, ni sa construction. Avec des allusions à 2001 & Matrix, au secours. Je comprends pas la hype, ni le délire. J’ai pas ri une seule fois. Ça se voudrait pop mais c’est toc. C’est moche.

     Autre chose, je suis pas certain qu’il soit très constructif d’ériger un cinéma contre un autre, un(e) cinéaste contre un(e) autre, mais je n’ai pas pu m’empêcher de constater combien l’approche méta conjugal du féminin et du masculin m’intéresse aussi peu chez Gerwig/Baumbach tandis qu’elle me passionne chez Triet/Harari dans Anatomie d’une chute. Ne serait-ce que d’un point de vue ontologique, mais aussi dans ses niveaux de lecture, de nuances etc.

     Bref, Barbie c’est complètement con mais ça veut se donner un petit côté intello gaucho bobo féministe, balancer du « patriarcat » de « l’émancipation » ici, bref se faire le chantre du manuel idéologique, tout en étant une gigantesque pub même pas déguisée pour Mattel. Donc tout s’annule. C’est vraiment un truc d’un cynisme fou. Si au moins Barbie se suicidait à la fin mais même pas, elle va chez le gynéco. Super. Bref c’est de la MERDE en barres. C’est consternant.

La main (Talk to me) – Danny & Michael Philippou – 2023

26. La main - Talk to me - Danny Philippou & Michael Philippou - 2023Let me in.

   6.5   C’est un beau film d’épouvante d’aujourd’hui, à la croisée des genres, du film Blumhouse et du Elevated horor, pour le dire grossièrement, mais à la croisée des références aussi, quelque part entre It follows et les films de Jordan Peele. Pas sûr que ce soit clair pour tout le monde mais grosso modo c’est un tout petit film d’horreur, qui s’appuie sur un pitch assez lambda (Des gamins ont trouvé une main en plâtre qui leur permet de voyager vers l’au-delà en rencontrant des esprits terrifiants et ils ont quatre-vingts dix secondes pour en sortir sous peine d’être poursuivi par l’esprit dans le réel) pour en faire une allégorie de l’époque, entre drogue (Là où le film de David Robert Mitchell reprenait plutôt l’idée des MST) et réseaux sociaux, de façon assez bien vue.

     Le film délivre une ambiance très anxiogène, faite de visions fulgurantes et d’un vertige horrifique d’une cruauté assez inédite. Il n’est pas exempt de défauts : Il retombe clairement après son ouverture choc et se conventionnalise dans son dernier tiers, disons. Mais dans ses meilleurs instants, à savoir durant toutes les scènes de possessions, mais aussi lors de moments plus suspendus, Talk to me est un film est assez puissant. Très beau visuellement, très graphique. Rarement eu autant les poils hérissés devant un film d’horreur, vraiment : Y a des jump scares, des apparitions, des bruits, des images, je suis pas prêt de m’en remettre. Dommage pour ce (très mauvais) choix de titre français, néanmoins.

La tour – Guillaume Nicloux – 2023

25. La tour - Guillaume Nicloux - 2023Le néant lui va si bien.

   3.0   Nicloux est un cinéaste atypique, indiscernable, un peu punk, à la fois très érudit (il y a toujours une volonté chez lui de convocation des maîtres, Antonioni, Van Sant, Rivette…) et très physique : Parmi le peu de films que j’ai vu de lui, j’ai toujours eu la sensation qu’il était intéressé par les corps dans l’image, rien de plus. Que ses films ne racontent rien d’autre que ça, notamment en utilisant des acteurs très identifiés : Depardieu, par trois fois, aura incarné le cinéma de Nicloux de façon très bizarre, un peu à part ; ça n’en faisait pas des bons films, loin s’en faut, mais il y avait cette matière-là malgré tout.

    La tour évacue complètement cette donnée. Il n’y a pour ainsi dire que des inconnus dedans. Premier problème, majeur, ils sont quasi tous très mauvais. Mais qu’importe, le gros du problème se situe ailleurs, ou partout : C’est Buñuel qui rencontre The Mist, de Frank Darabont et Les misérables de Ladj Ly, dans un film post confinement. Les quinze premières minutes sont prometteuses : On comprend qu’il n’y aura qu’un lieu, la tour d’une cité, qu’on en sortira pas puisqu’un épais brouillard d’acide noir encercle la barre HLM et que quiconque souhaite le traverser s’en trouve désintégré et disparait dans le néant.

     Mais le film se perd très vite, ne parvient pas à faire exister ni ce terrifiant néant, ni cette ambiance postapocalyptique, ni les lieux, ni les personnages, tentant de mêler dans un gigantesque gloubi-boulga tout ce qui peut arriver de pire dans un tel confinement et notamment les rapports entre les occupants, les communautés, de plus en plus absurdes et violents.

      Ce serait un premier film plein de promesses pour un étudiant en cinéma, je crois. Une curiosité à Gérardmer. Or c’est le quatorzième film de son auteur, c’est assez embarrassant de sentir à ce point les manquements, les ratés, l’amateurisme, dans chaque plan, chaque scène, à l’image de ces nombreuses ellipses (qui ne parviennent jamais à nous faire ressentir le temps passé, les jours, les semaines ou les années) marquées par des fondus au noir interminables.  

Les visiteurs – Jean-Marie Poiré – 1993

20. Les visiteurs - Jean-Marie Poiré - 1993« Monsieur Jacquouille, je vous en prie, à la longue, ça devient casse-pieds »

   5.0   Voilà un moment que je voulais revoir Les visiteurs, film que j’ai beaucoup regardé étant gamin. Puis plus du tout : le visionnage des (horribles) suites n’a pas aidé. J’ai revu quelques passages ci et là à la télé, ou sur l’Internet, ça me suffisait. Et y a quelques jours les gars du Calmos club ont mis en ligne une vidéo (géniale, comme à leur habitude) sur Les visiteurs. Ils m’ont donné envie de m’y replonger, les saligots. Et de le partager.

     Je l’ai donc revu avec le fiston, qui s’est bien marré et depuis, on s’amuse à ressortir quelques-unes des savantes répliques du style « C’est bouilli » ou « Quel étrange brossoir » ou encore « Ou sont les poulardes ? J’ai faim ! » Bien que les deux plus belles (mais plus difficiles a caser) soient bien entendu celles-ci : « Hola l’aubergiste ! Que d’espanouilles ! Tu frappes une femelle ? » et « Comment faisses-tu pour vivre dans un si pitoyable logis ? C’est une villette de manant ! ».

     Bref, Les visiteurs c’est avant tout un sens de la réplique. Et comme le disent très bien les gars de Calmos club, une volonté, outre la ludique idée du voyage temporel, de créer des personnages sur un trait, un accent, un caractère, un archétype forcément conflictuel entre eux. On peut trouver ça idiot, mais avec la tonalité azimutée et donc cartoon du film (au même titre que sont ces nombreux placements produits qui le jalonnent) ça l’effectue très bien. Lemercier est extraordinaire par exemple.

     C’est trop frénétique pour moi, c’est un film qui me perd au bout de quarante-cinq minutes, pour être tout à fait honnête, car il m’épuise, mais il m’impressionne par sa générosité, son tempo assez dingue, tellement fou qu’il est encore trop rapide par rapport aux standards de montage comique d’aujourd’hui, c’est dire s’il devait faire figure d’ovni épileptique déjà à l’époque.

Sentinelle – Hugo Benamozig & David Caviglioli – 2023

23. Sentinelle - Hugo Benamozig & David Caviglioli - 2023Inspecteur la bavure.

   5.0   C’est un show Jonathan Cohen et en soi ça me satisfait déjà : il a enfin un rôle à la hauteur de son humour, un peu dans la continuité de celui qu’il incarne dans La flamme / Le flambeau. Mais le film est plutôt bien fichu, surtout, plus agréable à l’œil qu’un tas de comédies françaises de merde qu’on se coltine en permanence. Ce n’est pas de la grande mise en scène non plus, n’exagérons rien, mais c’est correct. Il y a deux références majeures je crois, le Fatal, de Michael Youn et The Office.

     Cohen est génial dans ce rôle de flic à mulet et chanteur de charme, qu’il arbore façon Frankie Vincent : belle idée que d’offrir une partie de son clip « Le Kiki » en épilogue. Pour le reste c’est une comédie policière classique, un buddy-movie tourné à la Réunion (une sorte de mixture entre Miami Vice et Taxi) pendant des élections, avec aussi une excellente Bercot et un Quenard un peu trop réduit au side kick en réaction à la bêtise du capitaine Sentinelle. Pas ri outre mesure (ça ne va pas assez loin) mais j’ai passé un chouette moment, notamment grâce à quelques bons gags, quelques bonne scènes (celle de la planque notamment).

La mésange – Catherine Corsini – 1982

15. La mésange - Catherine Corsini - 1982A bout de soufre.

    3.0   En 1982, Catherine Corsini réalise un premier court métrage en se prenant allègrement pour Jean-Luc Godard. Dans les embouteillages parisiens, un homme sort de son véhicule, file dans une cabine téléphonique et prévient qu’il ne pourra être à l’heure à son rendez-vous. À la radio, une pub pour La Poste assène le slogan suivant « le point commun, c’est le contact ». Dès lors, l’homme rencontre une fille. Puis la revoit, à moins qu’il ne la rêve. C’est un récit syncopé, urbain, déconstruit façon A bout de souffle. Dans son appartement, une affiche d’Alphaville, au cas où on n’avait pas compris. Très indigeste.

L’été dernier – Catherine Breillat – 2023

18. L'été dernier - Catherine Breillat - 2023Sous le vernis bourgeois.

   6.0   Sur un canevas scénaristique un peu clichetoneux, Catherine Breillat livre un film à son image. Un film sur la bourgeoisie, mais plus vénéneux que bourgeois, quelque part entre Chabrol et Verhoeven, et pas du tout calibré choc ou sulfureux pour se donner un genre. Exemple, dans les scènes de sexe il y a surtout une volonté de filmer moins l’acte que les visages déformés par l’acte. De la même manière elle prend le temps de disséquer ces mêmes visages durant les dialogues ou les moments plus silencieux. Je suis globalement peu ému par le film mais je trouve ça impressionnant. Et si j’aime assez peu le cap pris lors de la scène pivot, le fait qu’il débouche en écho distordu sur une scène finale si belle me la rend finalement passionnante, grâce en grande partie au personnage du mari, incarné par un Rabourdin, comme à son habitude, brillant. Le dernier plan, brillant, au sens propre, est très fort.

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silencio


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