A l’origine était la brèche.
7.0 Comme ce sera souvent le cas ultérieurement chez les Larrieu, il s’agit surtout ici de filmer un lieu, en l’occurrence Gavarnie et le massif du Mont-Perdu dans les Pyrénées (et bien entendu cette fameuse brèche à cheval entre l’Espagne et la France) et surtout la matière, la roche, le vide, la profondeur du paysage, les cascades, les nuages, la silhouette des montagnes. Le film s’ouvre par ailleurs au cœur d’un sentier creusé à même la falaise. S’y greffe une histoire de famille, relativement anecdotique, dont on aurait pu se passer des révélations un peu trop écrites, soubresauts trop dialogués, renforçant le sentiment d’une interprétation inégale, pour ne pas dire très problématique. Mais l’idée de la brèche, du prénom et du pèlerinage offre au film et à son prétexte scénaristique une belle trouée philosophique dans ce beau voyage sensoriel, au sein duquel Mathieu Amalric, immense, se fond naturellement.