Bully.
6.0 Des quatre adaptations de Roald Dahl proposées par Wes Anderson, c’est sans aucun doute celle au ton le plus grave, triste, sombre. Et paradoxalement c’est aussi le court qui m’a semblé le plus léger, le plus aéré, dans ses plans, ses compositions et dans l’élocution. L’enchaînement des décors (cette tranchée de champs de blé suivie par cette ligne de rails, bientôt remplacés par un lac) offrant aussi un crescendo romanesque plus marqué.
C’est l’histoire d’un garçon, studieux et chétif, fasciné par les oiseaux, qui se fait harcelé et maltraité par deux petites brutes armées. Rupert Friend y incarne le narrateur, le personnage principal mais aussi toutes les voix des autres personnages. Le tout systématiquement face caméra.
Ce n’est toujours pas ma came mais c’est clairement le haut du panier Anderson à mes yeux. Sans doute mon préféré depuis L’île aux chiens. Le film est moins rugueux, aussi. Et il me confirme avec le très beau Hôtel chevalier, jadis, que lorsque ça me parle, je suis plus sensible aux formes (très) courtes de Wes Anderson.