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Archives pour novembre 2023



Le cygne (The swan) – Wes Anderson – 2023

22. Le cygne - The swan - Wes Anderson - 2023Bully.

   6.0   Des quatre adaptations de Roald Dahl proposées par Wes Anderson, c’est sans aucun doute celle au ton le plus grave, triste, sombre. Et paradoxalement c’est aussi le court qui m’a semblé le plus léger, le plus aéré, dans ses plans, ses compositions et dans l’élocution. L’enchaînement des décors (cette tranchée de champs de blé suivie par cette ligne de rails, bientôt remplacés par un lac) offrant aussi un crescendo romanesque plus marqué.

     C’est l’histoire d’un garçon, studieux et chétif, fasciné par les oiseaux, qui se fait harcelé et maltraité par deux petites brutes armées. Rupert Friend y incarne le narrateur, le personnage principal mais aussi toutes les voix des autres personnages. Le tout systématiquement face caméra.

     Ce n’est toujours pas ma came mais c’est clairement le haut du panier Anderson à mes yeux. Sans doute mon préféré depuis L’île aux chiens. Le film est moins rugueux, aussi. Et il me confirme avec le très beau Hôtel chevalier, jadis, que lorsque ça me parle, je suis plus sensible aux formes (très) courtes de Wes Anderson.

Le preneur de rats (The rat catcher) – Wes Anderson – 2023

21. Le preneur de rats - The rat catcher - Wes Anderson - 2023Sur les dents.

   4.0   Wes Anderson qui adapte Roald Dahl n’a à priori rien d’original ni de surprenant puisqu’il l’avait déjà fait avec Fantastic Mr Fox. Plus surprenant sera ce choix de format et de diffusion : Quatre courts (tirées de quatre nouvelles) mis en ligne sur Netflix. Celui-là s’intéresse à un dératiseur obsédé par l’extermination des rongeurs, en train de raconter son métier à un journaliste et un mécanicien. Ralph Fiennes n’aura jamais autant ressemblé à un rat, dont il campera la voix (quand celui-ci sera animé en stop motion) avant et après d’en être son bourreau. Du Anderson de plus en plus chirurgical, pour ne pas dire autiste. Un décor, un rythme, une voix monocorde. Heureusement que ça ne dure que dix-sept minutes.

La super Patrouille, Le film (Paw Patrol, The mighty movie) – Cal Brunker – 2023

20. La super Patrouille, Le film - Paw Patrol, The mighty movie - Cal Brunker - 2023Prêts pour un petit tour dans les airs.

   4.0   Le premier film était centré sur Chase. Celui-ci, comme attendu, sera l’épisode Stella. Rien de neuf sinon que cette fois, les pat’patrouilleurs sont affublés de supers pouvoirs provoqués par la chute d’une météorite magique. Bref, vraiment rien de neuf, quoi puisqu’il s’agit aussi d’empiéter paresseusement sur les terres standardisées du cinéma de supers héros, avec la même rengaine, les mêmes codes, les mêmes massages neuneus. Mais le film est bien mené, jamais agressif visuellement, ni ennuyeux, ni trop bruyant. On y est allé entre frangins pour accompagner les gosses. C’était cool. Même le côté girl power mais pas trop (Si Stella est l’héroïne du film, un peu en pleine crise existentielle, Liberty ne sert plus qu’à faire du babysitting, super…) ne m’a pas dérangé. Et comme je lui disais – à mon frère – c’est toujours plus agréable que de se fader (l’immondice) Barbie.

Black Adam – Jaume Collet-Serra – 2022

05. Black Adam - Jaume Collet-Serra - 2022Immondice.

   0.5   J’aime bien Collet-Serra, même quand il cumule les LiamNeesoneries (toutefois soyons clairs, il ne retrouvera jamais le mojo d’Esther ou House of wax) mais de vous à moi, j’ai rarement vu un truc aussi merdique et agressif que ce Black Adam : Effets visuels immondes à faire saigner des yeux, un Dwayne Johnson en roue libre et tout lisse comme son crâne, des personnages mal écrits et sacrifiés, une narration aussi indigente qu’algorithmique. Mais c’est vraiment son extrême laideur qui fera date : huit, sur l’échelle de Thor, le monde des ténèbres. C’est dire. Quant à son clin d’œil honteux à Léone et Morricone : Au secours.

The princess bride – Rob Reiner – 1988

08. The princess bride - Rob Reiner - 1988Madeleine, ou pas.

   4.0   Enfant, ça m’aurait peut-être séduit. On saura jamais. Quoiqu’il en soit, je savais la côte de ce « film culte » que je n’avais jamais vu. J’étais assez curieux. On va simplement dire que ce n’est pas pour moi ; évidemment, c’est bien fichu, j’admets. Quelque part, j’ai pensé à un film de cape et d’épées avec Erol Flynn. Il y a de l’élégance, dans les plans, les personnages, les répliques. Mais je pense que ça manque de tout : d’élan épique, parodique, ludique, romantique, et d’heroïc fantasy. Certains diront que ce cachet hybride fait sa force. J’y vois surtout un film qui ne choisit jamais, entre conte classique et parodie débridée. Assez sage, en définitive. Et neurasthénique : C’est un objet charmant mais désuet. Un joli conte ans rythme. Je lis ci et là qu’on en garde des répliques cultes, qu’on vibre à « Comme vous voudrez » et que l’on rit beaucoup à « Mon nom est Inigo Montoya, tu as tué mon père, prépare-toi à mourir! ». Ok, j’ai dû rater un truc. Bref, j’imagine que pour certains, ça fait office de parfait film médicament, sous un plaid un jour de pluie. J’ai d’autres doudous, c’est pas grave.

Je verrai toujours vos visages – Jeanne Herry – 2023

11. Je verrai toujours vos visages - Jeanne Herry - 2023Le sens de la réparation.

   6.0   Le film de Jeanne Herry m’a beaucoup fait penser à la série En thérapie. Il aurait fait une superbe série, d’ailleurs. S’il m’a touché, parfois beaucoup, c’est en grande partie grâce aux acteurs et aux personnages qu’ils défendent. Exception faite de Fred Testot qui me semble un peu à la ramasse ici, son personnage compris, mais qu’importe, tout le reste m’a semblé parfaitement choisi, écrit et composé.

     Un peu trop scolaire sans doute, mais ça fonctionne. Un peu trop starifié aussi : Cette idée de dialogue entre criminels et victimes, abordé sous l’angle de la justice réparatrice/restaurative (je découvre complètement ce système, mis en place en 2014) est plus impactant quand ces visages sont neufs et non chargés d’autres rôles. Je dis ça mais Leila Bekhti et Miou-Miou y sont excellentes.

     C’est aussi un peu trop Toledano/Nakache dans le tempo pédagogique et réparateur, même si c’est plutôt à celui du beau Hors normes auquel on pense. L’idée du bâton de parole et la façon qu’a la mise en scène de se caler dessus, puis de resserrer quand le bâton est laissé de côté, c’est très réussi.

     Il me semble que l’arc narratif autour du personnage campé par Adèle Exarchopoulos est une brillante idée dans la mesure où il sort le film des rails des rendez-vous groupé. Enfin je pense que le film l’utilise pour donner du rythme, pour effectuer des transitions et ne pas trop nous enfermer dans ce cercle.

     C’est un peu la limite du dispositif, il faut aussi que ce soit attrayant, pas trop accablant, à l’image de ces infimes flashbacks sans intérêt. Ça ne s’étire pas suffisamment pour moi. Quoiqu’il en soit, les dernières minutes (la rencontre entre frère et sœur) et la surprise de voir débarquer Raphaël Quenard, qu’on voit décidément partout cette année, sont puissantes.

Bonne conduite – Jonathan Barré – 2023

??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????Permis de tuer.

   5.0   Le nouveau film de Jonathan Barré (La folle histoire de Max & Léon, Les Vedettes) a l’originalité d’être hybride, de mélanger les genres, les tons, le revenge movie et la comédie policière, d’y mettre Laure Calamy en co-gérante d’autoécole le jour et serial killeuse de chauffards la nuit, d’y ajouter une enquête gérée par le duo du Palmashow, d’y injecter une histoire de passeurs de drogue et de vengeance, mais aussi une rom’com improbable. Je suis un peu déçu par chacun des films qu’il y a dedans excepté celui auquel je n’aurais pas cru une seconde sur le papier : la comédie romantique entre Laure Calamy & Thomas Vdb, qui campe un ostréiculteur adorable. Pas entièrement réussi dans l’ensemble – un peu timide, en définitive – mais nettement plus abouti que leurs films précédents.

Le dernier samaritain (The last boy scout) – Tony Scott – 1992

08. Le dernier samaritain - The last boy scout - Tony Scott - 1992Touchdown.

   7.0   Celui-là j’ai dû le regarder autant que Die Hard 3, jadis, c’est dire. Puis plus du tout. J’adorais son côté badass over the top, ses punchlines, son rythme, sa violence, son extrême grossièreté. J’adorais ce duo mal assorti incarné par Bruce Willis et Damon Wayans : Joe Hallenbeck, cet ancien agent des services secrets, devenu détective privée alcoolique & Jimmy Dix cet ancien running back banni pour paris sportifs illicites, dorénavant cocaïnomane. Comment faire plus loser anti-héros que ces deux types, que ce Bruce Willis là, pire encore que le John McClane de Die Hard, tant c’est une vraie poubelle, ici.

     Là en le revoyant je ressens bien (plus) l’écriture de Shane Black (que la mise en scène de Tony Scott) qui a donc aussi écrit L’arme fatale. Il y a beaucoup de similitudes entre les deux films : c’est aussi très déprimant, comme récit. Mais il y en a aussi quelques-unes avec Une journée en enfer, qui se fera après et qui le surpasse largement : Scott n’est effectivement pas McTiernan. Mais ce sont deux films très différents pourtant, car celui-ci suit une trame de film noir, un récit de privés, aux accents de film d’espionnage, les flics en sont absents, ne reste plus que de géniales gueules cassées improbables.

     Il parait que ce fut un cauchemar à faire, que les acteurs se détestaient, que Scott, Black et Silver (le producteur) se faisait globalement la guerre. Cette dimension chaotique se ressent un peu à l’image, c’est vraiment le foutoir. On sent que ça peut glisser dans le n’importe quoi à tout moment : la marionnette dans la forêt, les deux mallettes à la fin, le dernier combat sur les projecteurs du stade de football. Mais qu’importe, je suis super content de l’avoir revu. Et puis cette gamine qui est une machine à insultes, c’est fabuleux. Bourrin, viriliste, bref du mauvais goût assumé jusqu’au dernier pas de danse à la fois complètement absurde et étrangement poétique. Tellement loin de nos actioners tout polissés d’aujourd’hui.

Inspecteur la bavure – Claude Zidi – 1980

31. Inspecteur la bavure - Claude Zidi - 1980L’incorrigible.

   3.0   L’inspecteur Clément est mortellement blessé lors d’une arrestation. Son épouse lui promet que leur fils Michel sera policier. Trente ans plus tard, Michel est promu inspecteur-stagiaire grâce à l’indulgence du jury. Dès son premier jour, Michel est passé à tabac par ses collègues qui l’ont confondu avec le complice de Morzini, l’ennemi public n°1, l’homme qu’il rêve d’arrêter. Ce dernier, méconnaissable suite à une opération de chirurgie esthétique, se lie d’amitié avec Michel.

     Plus je revoie des Claude Zidi plus je trouve ça consternant et irregardable. Celui-là est gratiné aussi. J’aurais toujours cet attachement de gamin, de voir Coluche et notamment sur sa statue (« Ah non, ça va ») ou avec sa poupée gonflable, mais dans l’ensemble ça m’a bien gonflé (pardon). Le rythme est décousu, les gags archi poussifs, Depardieu est (déjà) en roue libre. Je l’ai revu en me disant que dans la foulée je le montrerai à mon fils : No way, j’en trouverai d’autres. Je retiendrai néanmoins qu’une partie du film est tourné près de chez moi, à Bréançon et Grisy-les-Plâtres.

La caravane de feu (The war wagon) – Burt Kennedy – 1967

19. La caravane de feu - The war wagon - Burt Kennedy - 1967L’ombre de deux géants.

   5.0   Western fin de race, saupoudré de film de casse, adapté d’un roman de Clair Huffaker, La caravane de feu doit une grande partie de son capital sympathie à ses interprètes : John Wayne & Kirk Douglas dans un même film, on a vu pire – Troisième et dernière fois qu’ils se retrouvent après L’ombre d’un géant, de Shavelson et Première victoire, de Preminger. Pas indispensable mais pas désagréable non plus. Reste que Burt Kennedy était sans doute plus à son aise dans l’écriture que dans la mise en scène, tant chaque scène, intriguante au préalable, ici manque de rythme et d’amplitude.  

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silencio


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