Le sommet des vieux.
4.0 Le quatrième film de Clint Eastwood ressemble davantage à un opus de James Bond qu’à un film de Clint Eastwood. Du moins dans sa première partie, assez embarrassante, avec notamment un chef de réseau albinos bien grossier. Clint campe lui un ancien espion doublé d’un alpiniste retraité, reconverti collectionneur de tableaux célèbres et prof dans une école d’art. Il va devoir reprendre du service en « sanctionnant » deux tueurs ayant participé à l’élimination d’un espion de son ancienne organisation. L’un d’eux fera partie d’une cordée sur le point de grimper la face nord du mont Eiger, dans les Alpes suisses. La deuxième partie tient d’une banale remise en forme dans le désert. Et d’une altercation avec un espion gai, fourbe et ringard. Homophobie désinvolte à laquelle se joint un sexisme sans scrupule, à renfort de personnages féminins réduits à émoustiller tonton Clint, qu’il n’hésitera pas à accompagner de multiples tapes sur le cul. Bref le film trimbale une représentation de la virilité franchement gênante. Dans le même élan, le twist final est complètement con. On retiendra toutefois les scènes d’escalade dans le désert puis l’alpinisme en montagne, quand bien même le whodunit soit complètement aux fraises. On dirait un film de vieux libidineux biberonné aux films d’espionnage de bas étage, avec ses faire-valoir féminins sans intérêt. C’est d’autant plus troublant aujourd’hui que le film est sorti dans une période où le cinéma américain n’avait jamais été si fécond, si jeune, si inventif.