Dark beaches.
5.5 Il s’agit d’un film de lanceur d’alertes, à la manière d’un Projet Silkwood, d’un Erin Brockovich ou d’un Dark waters, ici sur un scandale agro-alimentaire breton. Scandale politique et industriel centré sur un désastre écologique en cours, que Pierre Jolivet – qui n’est ni Mike Nichols ni Steven Soderbergh, ni Todd Haynes – traite de la façon la plus impersonnelle possible, d’un point de vue formel, tant la mise en scène est secondaire, la gestion des dialogues un peu à côté. La mécanique du thriller fonctionne par intermittence et le film peine à passionner autant que son matériau disons. Il est par ailleurs très didactique mais pas entièrement dichotomique, tant il fait apparaître de nombreux personnages (de l’opposition, notamment) assez complexes car souvent cachés derrière le poids hiérarchique, local, régional ou national. Ce qu’il dresse politiquement est prometteur mais un peu limité. Ce qui m’a pourtant davantage séduit au préalable c’est son couple de personnages, enfin j’ai presque eu l’impression que ça devenait son sujet (comment supporter l’obsession de l’autre ? Jusqu’à quel point on peut s’effacer ? Continuer d’aimer ?) sauf qu’il n’y plonge jamais, ne résout pas du tout cela et l’autre personnage finalement n’est que fonction. Reste donc un téléfilm de luxe France 3 Bretagne. C’est dur, mais y a de ça. Très envie de lire le roman graphique dont est tiré le film. Quoiqu’il en soit, Céline Salette le porte sur ses épaules.
Oui, la lecture du livre donne un angle totalement différent, puisque le personnage de la journaliste n’y apparaît pratiquement pas (essentiellement quelques « bulles » lors des interviews…).
Mais les deux oeuvres vous apprennent tant ce qu’est l’hydrogène sulfuré que la toute-puissance de l’industrie agroalimentaire en Bretagne…
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola
Merci pour votre avis, qui me donne très envie de lire le livre.