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Archives pour décembre 2023



The passenger – Jaume Collet-Serra – 2018

14. The passenger - Jaume Collet-Serra - 2018Train-train.

   4.5   L’association Jaume Collet-Serra / Liam Neeson semble se décliner à l’infini : Quatrième collaboration, après Sans identité puis Night run, The passenger c’est grosso modo un Non-stop dans un train.

     Il passe pas une super journée notre ami Liam, ici : Il se fait virer de son job, on lui pique son téléphone et il se retrouve dans son trajet retour habituel à devoir chercher (le sac d’)un passager afin de sauver sa famille.

     C’est un chouette film d’action du dimanche soir. Du moins dans sa première partie, hitchcockienne, très intrigante. Mais à l’image de son ouverture bidon (montrer dix ans de quotidien d’un assureur dans un montage volontairement construit sur des faux raccords temporels = fausse bonne idée) le film se gaufre dans le grand n’importe quoi invraisemblable et grand guignolesque dans son dernier tiers, dont un déraillement de train ni fait ni à faire.

     Reste une série B prévisible, qui se mate, sans être exigeant. Et un intéressant choix de casting de seconds rôles : Sam Neill, Florence Pugh, Jonathan Banks (je fais volontairement l’impasse sur les deux endives de Conjuring).

     On oubliera ça évidemment dès demain. Comme Non-stop, en fin de compte. Alors, plutôt avion ou train ?

Les algues vertes – Pierre Jolivet – 2023

06. Les algues vertes - Pierre Jolivet - 2023Dark beaches.

   5.5   Il s’agit d’un film de lanceur d’alertes, à la manière d’un Projet Silkwood, d’un Erin Brockovich ou d’un Dark waters, ici sur un scandale agro-alimentaire breton. Scandale politique et industriel centré sur un désastre écologique en cours, que Pierre Jolivet – qui n’est ni Mike Nichols ni Steven Soderbergh, ni Todd Haynes – traite de la façon la plus impersonnelle possible, d’un point de vue formel, tant la mise en scène est secondaire, la gestion des dialogues un peu à côté. La mécanique du thriller fonctionne par intermittence et le film peine à passionner autant que son matériau disons. Il est par ailleurs très didactique mais pas entièrement dichotomique, tant il fait apparaître de nombreux personnages (de l’opposition, notamment) assez complexes car souvent cachés derrière le poids hiérarchique, local, régional ou national. Ce qu’il dresse politiquement est prometteur mais un peu limité. Ce qui m’a pourtant davantage séduit au préalable c’est son couple de personnages, enfin j’ai presque eu l’impression que ça devenait son sujet (comment supporter l’obsession de l’autre ? Jusqu’à quel point on peut s’effacer ? Continuer d’aimer ?) sauf qu’il n’y plonge jamais, ne résout pas du tout cela et l’autre personnage finalement n’est que fonction. Reste donc un téléfilm de luxe France 3 Bretagne. C’est dur, mais y a de ça. Très envie de lire le roman graphique dont est tiré le film. Quoiqu’il en soit, Céline Salette le porte sur ses épaules.

Voleuses – Mélanie Laurent – 2023

08. Voleuses - Mélanie Laurent - 2023Braquage à la ringarde.

   2.0   Comédie de braquage, girly, badass, qui ne fonctionne jamais, aussi bien dans le rythme, le découpage, la mise en scène. On ne sait pas si Melanie Laurent veut refaire Ocean’8 ou Thelma et Louise. Pas une scène qui s’installe, pas une séquence intelligemment construite dans l’espace, pas un plan dont on se souviendra. Les moments d’action sont au mieux bâclés, au pire illisibles. Le casse final complètement raté – sans parler de la toute fin, on te plante ça sans aucune explication, rien, consternant. Et puis c’est d’un ringard dans sa globalité. Alors dans un grand élan d’indulgence on pourra toujours sauver son trio de personnages. Or, leur temps d’image et de vannes est bien trop déséquilibré pour qu’on s’attache à cette belle amitié, malheureusement. Sans parler du niveau de l’interprétation, y en a clairement une qui, sans surprise, dévore les deux autres. Quant à Mélanie Laurent elle aime se filmer en train de rire apparemment. Elle rit tout le temps. Je pense même qu’elle a gardé de vrais rires au montage et qu’elle les a glissés un peu partout. J’avais pas eu autant cette impression là depuis les rires dans Les petits mouchoirs. À part ça Adjani fait que passer et elle est nulle, comme d’habitude. Philippe Katerine passe aussi et apporte sa fraicheur habituelle. Félix Moati aussi. Insuffisant, mais fautes de grives… Bref, ça n’a strictement aucun intérêt.

Un coup de maître – Rémi Bezançon – 2023

09. Un coup de maître - Rémi Bezançon - 2023Un non-événement.

   3.0   Le duo Vincent Macaigne (le galeriste)/ Bouli Lanners (l’artiste) est cool. Pas surprenant, mais cool. En revanche, le film forme une satire absolument ringarde et inoffensive. C’est terne, dans l’image, le rythme, la construction. Prenons la scène de l’empoissonnement par exemple c’est du gros n’importe quoi : l’espace d’un instant on pense assister à un basculement, quelque chose, mais en fait rien, ça débouche sur rien, comme tout le film. L’idée était pourtant intéressante (je ne sais pas comment c’est foutu dans le film argentin dont il est le remake) mais c’est tellement pas incarné, ni drôle, ni étrange, ni un peu étiré. Ça pouvait donner une séquence génialement absurde mais c’est tellement fait par-dessus la jambe. On sent bien que Bezançon n’y croit pas beaucoup.

Sambre – France 2 – 2023

11. Sambre - France 2 - 2023L’impossible vérité.

   8.0   Six épisodes puissants, d’une grande cohérence, plastique et dramaturgique, entièrement réalisés par Jean-Xavier de Lestrade, à qui l’on devait aussi sur France 2 récemment l’excellente série Laetitia, qui arpentait également un fait divers sordide.

     Ce qui m’impressionne en premier lieu c’est l’angle choisi pour aborder cette affaire. Par personnages, un peu comme dans le Esterno notte, de Bellocchio. Et surtout par dates, puisque l’affaire se déroule sur trente ans. Trente-quatre si l’on part du premier viol jusqu’au procès.

     Les quatre premiers épisodes sont inouïs, une superbe variation sur l’impossibilité d’établir la vérité, quelque-soit le terrain arpenté : une victime, une juge, une maire, une scientifique. Que des femmes, tiens. Je crois pas que ce soit un hasard. Comme si au même titre que les nombreuses victimes du violeur de la Sambre, les femmes n’étaient pas écoutées, considérées.

     Quatre épisodes où chaque fois il faut repartir de zéro. Où l’on comprend que l’enquête a été abandonné. Il faut attendre l’arrivée du commandant de police pour que ça bouge, qu’il soit celui qui débloque l’affaire en 2012 avant de participer à son arrestation six ans plus tard. La juge, la maire, la scientifique auront un épisode puis disparaîtront des radars. Je trouve ça hyper radical et réaliste.

     Autre élément qui m’a semblé percutant aussi : la série fait mine de suivre un policier, jeune recrue au début, vieux briscard à la fin. Il est en quelque sorte notre boussole puisqu’il apparaît dans chaque épisode. Or c’est un personnage assez antipathique, sur lequel on fonde des espoirs avant de comprendre qu’il devient le même flic que les autres, davantage préoccupé par sa machine à café que par les dépôts de plaintes. La scène de l’Adn je l’aurais baffé ce fdp.

     Mais ce n’est pas tout, l’autre personnage qui revient dans chaque épisode c’est la première victime. Victime qui n’en est pas une puisqu’elle refuse de l’être, qui lui faudra trente ans pour sortir de son déni. On imagine donc sans mal à l’aune de cette trajectoire qu’il pourrait y avoir bien plus que 57 accusations au procès si l’on prend en compte celles qui préfèrent se taire. Bref j’arrête là, je vous conseille de voir ça illico. C’est dur mais indispensable.

Sex education – Netflix – S4 – 2023

10. Sex education - Netflix - S4 - 2023Utopie d’un adieu.

   7.0   Est-ce dû au changement de lycée (on quitte Moordale pour Cavendish), au départ de Maeve pour New York ou aux évaporations d’Ola, Lily, Jakob et Rahim, mais on a perdu quelque chose en route dans cette ultime saison, qui semble moins équilibrée, plus chaotique et dévouée à l’aspect inventaire woke qui la guette parfois ? Priorité ici à la transsexualité, l’asexualité, la pansexualité de façon un peu trop compulsive, reliées cela dit à ce nouveau lieu, lycée nettement plus progressiste et inclusif, aux airs de vivier lgbt utopique, au sein duquel Otis souhaite reprendre ses séances thérapeutiques mais se voit confronté à O, une fille qui en prodigue déjà.

     Cette partie-là se perd un peu en rebondissements sans saveur car l’intérêt je crois est ailleurs. Notamment dans la dépression post partum de Jean, qui reçoit l’aide de sa sœur, aussi détruite que perchée. Dans l’introspection de Cal, qui accepte non sans douleur son identité sexuelle. Dans celle d’Adam, qui renoue avec son père ainsi qu’avec lui-même. Dans celle d’Eric, qui souhaite réconcilier homosexualité et catholicisme. Dans celle de Jackson en pleine crise identitaire. Dans celle de Viv qui tombe bientôt amoureuse d’un pervers narcissique. Et j’en passe.

     On ne pourra pas reprocher à la série de ne pas s’intéresser à ses personnages et de les développer. Il y a sans doute beaucoup trop dans cette saison quatre, qui sera la dernière, et qui ressemble à un fourre-tout au sein duquel se mélangeraient des storylines de plusieurs saisons au préalable. Je me trompe peut-être mais j’ai eu cette impression tout du long, d’arcs narratifs mal déployés, car trop condensés. J’ai aussi été surpris d’avoir perdu ma passion pour le couple Maeve & Otis. Je ne voulais plus les voir ensemble. Quelque chose s’est cassé quand elle a décidé de partir. La voir revenir à mi-saison (pour une bonne raison, certes) m’a ennuyé.

     J’ai in fine davantage vibré pour celle qui jusqu’ici me faisait le moins vibré, celle que j’ai même détesté jadis, à savoir Ruby, personnage de la saison haut la main, pour moi, bouleversant. Et je me dis que j’aurais adoré les quatre saisons de Sex education aussi pour cette raison non négligeable : cette kyrielle de personnages magnifiques, qu’on adore, mais pas toujours au même moment durant ces quatre ans. J’ai eu beaucoup d’émotions à leur dire au revoir à tous.

Polar park – Arte – 2023

09. Polar park - Arte - 2023L’ombre de Mouthe.

   6.0   Je n’avais plus de nouvelles de Gérald Hustache-Mathieu depuis Poupoupidou (2011) et c’est chose faite avec Polar Park, (mini)série qu’il crée et réalise entièrement. On y retrouve son univers franc-comtois, son ton, légèrement absurde, quelque part entre Lynch, Fargo et le roman de gare. On y retrouve surtout le lieu : Mouthe, fameux village le plus froid de France. On y retrouve aussi Jean-Paul Rouve (ainsi que Guillaume Gouix et Olivier Rabourdin). Ce n’est pas une suite, disons plutôt un reboot. L’occasion de brosser un thriller jurassien décalé, qui trouve le juste équilibre entre son sens de l’enquête, des rebondissements alambiqués et son appétit loufoque. C’est plein de références, c’est drôle, c’est ludique, c’est beau visuellement (ce décorum enneigé, magnifique).

La sanction (The Eiger sanction) – Clint Eastwood – 1975

19. La sanction - The Eiger sanction - Clint Eastwood - 1975Le sommet des vieux.

   4.0   Le quatrième film de Clint Eastwood ressemble davantage à un opus de James Bond qu’à un film de Clint Eastwood. Du moins dans sa première partie, assez embarrassante, avec notamment un chef de réseau albinos bien grossier. Clint campe lui un ancien espion doublé d’un alpiniste retraité, reconverti collectionneur de tableaux célèbres et prof dans une école d’art. Il va devoir reprendre du service en « sanctionnant » deux tueurs ayant participé à l’élimination d’un espion de son ancienne organisation. L’un d’eux fera partie d’une cordée sur le point de grimper la face nord du mont Eiger, dans les Alpes suisses. La deuxième partie tient d’une banale remise en forme dans le désert. Et d’une altercation avec un espion gai, fourbe et ringard. Homophobie désinvolte à laquelle se joint un sexisme sans scrupule, à renfort de personnages féminins réduits à émoustiller tonton Clint, qu’il n’hésitera pas à accompagner de multiples tapes sur le cul. Bref le film trimbale une représentation de la virilité franchement gênante. Dans le même élan, le twist final est complètement con. On retiendra toutefois les scènes d’escalade dans le désert puis l’alpinisme en montagne, quand bien même le whodunit soit complètement aux fraises. On dirait un film de vieux libidineux biberonné aux films d’espionnage de bas étage, avec ses faire-valoir féminins sans intérêt. C’est d’autant plus troublant aujourd’hui que le film est sorti dans une période où le cinéma américain n’avait jamais été si fécond, si jeune, si inventif.

 

Mission Impossible – Dead Reckoning, Part One – Christopher McQuarrie – 2023

23. Mission Impossible – Dead Reckoning, Part One - Christopher McQuarrie - 2023Entité conforme.

   5.5   Premier volet d’un diptyque, ce septième opus de la saga fait davantage office de best of dans ses climax et son trop plein de personnages interchangeables que de relooking de l’antagoniste à la sauce intelligence artificielle autonome maléfique qu’il semble arborer en trophée. On aura bien une tempête de sable qui n’est pas sans rappeler celle de Protocole fantôme, une course poursuite en ville (ici Rome) qui évoque celle (dans Paris) de Fallout, une séquence de train qui revient aux fondamentaux du premier volet. La plus belle scène restera sans doute celle de l’aéroport tant les lieux font parfaite figure de projection de faux semblants et de passe-passe accentués par cette idée de deepfake à tire larigot. A ce petit jeu, La Némésis d’Ethan Hunt n’a (pour le moment ?) aucun intérêt. Le film est trop bavard pour passionner, surtout sur la longueur, quand bien même les nombreuses scènes d’action nous en donnent pour notre argent, notamment la dernière demi-heure… bien qu’on préfère mettre cette année nos billes dans les trois heures du dernier John Wick. On ne retrouve bien entendu pas l’équilibre aussi précaire que miraculeux de Fallout, mais pas non plus le divertissement ennuyeux qu’avait composé Rogue Nation. C’est donc un Mission impossible du milieu. Pas désagréable mais un peu décevant, à l’image de sa cascade à moto tant teasée qui fait pschitt. Chouette moment, oublié le lendemain.

Last christmas – Paul Feig – 2019

22. Last christmas - Paul Feig - 2019Cœur infidèle.

   3.0   Hormis si on adore Noël, les (télé)films de Noël, les rom’com, George Michael (le film use de nombreux de ses morceaux et le récit revisite littéralement les paroles de de sa chanson éponyme), Emilia Clarke (en lutin) et les twists à la mords-moi-le-nœud, je vois pas trop ce qui peut amuser là-dedans. Moi je regardais ça uniquement parce qu’il y avait le créateur de Freaks & Geeks et réalisateur de Bridesmaids à la barre. Mais il ne reste malheureusement pas grand-chose de Paul Feig là-dedans, il y a surtout l’écriture d’Emma Thompson. Quelques vannes, un petit côté disons plus trashouille que la moyenne des films du genre, mais ça n’enlève pas ce discours moralisateur, ce rythme mollasson et cette bouillie de bons sentiments dégoulinants renforcés par une musique sirupeuse du plus bel effet.

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