Publié 6 décembre 2023
dans Mathieu Amalric
Vingt-quatre heures de la vie d’un ancien clown.
4.0 Un vieil homme – jadis clown dont le cirque fut vendu en son absence pour subvenir aux soins de sa femme — revient dans son quartier pour les obsèques de son épouse, qu’il avait quittée des années auparavant. L’occasion de retrouvailles variées. Il s’agit pour Amalric de filmer Ménilmontant, celui d’une quincaillerie ou d’un café. Ça manque un peu de la vie dehors, même s’il capte un peu des sons de la rue, sur la fin. Anecdote : Le film est sélectionné au festival Premiers plans d’Angers, durant lequel Amalric fera la rencontre de Desplechin, venu y présenter La vie des morts. Il auditionnera pour La Sentinelle dans le rôle finalement échu à Salinger, avant l’aventure Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle)…
Publié 5 décembre 2023
dans Chuck Russell
Les friches d’un cauchemar.
0.5 J’ai beaucoup de sympathie pour Chuck Russell. Parce que The Blob, Freddy 3 et The Mask. Mais ça là, ce machin improbable réunissant John Travolta, Bruce Willis et Stephen Dorff en 2023, franchement c’est l’un des trucs les plus nuls, laids, débiles et vulgaires qu’il m’ait été donné de voir.
Publié 3 décembre 2023
dans Guy Ritchie
Jason convoi tatane.
4.0 Il y a une quinzaine d’années je m’étais juré de ne plus jamais voir de films de Guy Ritchie. Je venais d’en voir deux, très réputés (Arnaques, crimes et botanique & Snatch, pour ne pas les citer) et c’était pour moi deux des pires trucs vus dans ma vie. J’aurais tenu quinze ans. Un passage télé d’un remake américain du Convoyeur, de Nicolas Boukhrief (film que j’aime beaucoup) réalisé par Guy Ritchie, là soudainement, ça m’intriguait beaucoup. Je risquais pas grand-chose, au pire (et comme je l’imaginais) c’était irregardable et je zappais. Et ce fut tout à fait regardable. C’est évidemment nettement moins intéressant que l’original mais ça a la bonne idée d’en garder un semblant de trame pour en faire une relecture totale. Mais ça reste un film de gros bourrin hollywoodien, beaucoup trop long, beaucoup trop écrit, aussi imaginatif que le jeu de son acteur-endive principal.
NB : Mon blog me rappelle que j’ai vu Arnaques, crimes et botanique en 2016. Dix ans après m’être coltiné Snatch. Guy Ritchie aura au moins ce talent-là : j’oublie systématiquement quand je vois ces films. Suite au prochain épisode, en 2030 ?
Publié 2 décembre 2023
dans David Lowery
Friendship story.
6.0 Les auto-remakes Disney moins j’en vois mieux je me porte. Si j’ai accepté de me poser devant icelui c’est d’abord car je ne suis pas du tout attaché au film original : je l’ai vu étant gamin, bien entendu, mais je n’en garde pas de bons souvenirs. C’est ensuite par simple curiosité de voir David Lowery à la barre. Il faut en effet savoir que Lowery fera A ghost story dans la foulée. Difficile de voir une relation entre ces deux films sinon qu’ils sont à mes yeux aussi casse-gueule que miraculeusement réussis, émouvants. J’ai donc aimé le film Peter & Eliott le dragon, oui. J’ai vibré pour cette amitié entre un petit orphelin et un dragon. J’apprécie ce que Lowery fait de la forêt. Bien sûr c’est hollywoodien dans la forme, enrobé par une musique sirupeuse omniprésente, mais l’alchimie fonctionne, peut-être pas de façon hyper opératique comme dans un Spielberg, mais l’idée est là : E.T. est partout dans ce film, dans la forêt, cette amitié, la cruauté du monde des adultes, la problématique familiale, jusqu’aux vélos des enfants à la toute fin, comme un dernier clin d’œil, sans utilité dans le récit. Absolument partout, sans que ce soit envahissant non plus. Car on pense aussi à L’histoire sans fin, à cause de ce dragon vert et poilu, aux traits canins, qui rappellent de loin Falkor. C’est un super film familial, en définitive.
Publié 1 décembre 2023
dans Jean-Pierre Mocky
Chat perché.
7.5 Matouzec est restaurateur de manuscrits anciens à la Bibliothèque nationale. Il se découvre bien vite un talent de faussaire et se plait à falsifier des documents d’état civil. Il fonde une société secrète permettant à des couples malheureux – le sien compris – de faire disparaitre les preuves de leurs mariages. Bref c’est totalement du Mocky dans le texte et à l’image c’est encore mieux. Le pitch c’est vraiment la partie visible de l’iceberg, le film est gorgé d’idées, de bifurcations en tout genre, de beaux running-gags à l’image de l’utilisation savoureuse des noms. Claude Rich est fabuleux, mais bon, comme d’habitude, c’est l’un de mes acteurs préférés de toute façon (je pourrais revoir Je t’aime je t’aime, de Resnais ou Le caporal épinglé, de Renoir, rien que pour lui). Paola Pitagora, qui venait de jouer dans l’excellent Les Poings dans les poches, de Bellochio, est magnifique. Bref, un grand Mocky, passionnant, malin, drôle, à la durée idéale, pour un Mocky.