Droit au but.
4.0 Biopic inspiré du livre autobiographique « Ne jamais rien lâcher » de Marinette Pichon, footballeuse qui détenait le record de buts en équipe de France jusqu’en 2020, Marinette est surtout un film à charge contre la société masculiniste symbolisée ici autant par un père violent que par un milieu qui ne prend pas au sérieux le football féminin. Dans un carton final bien cinglant on rappellera que les femmes, en France, n’ont encore aujourd’hui pas le statut de joueuses professionnelles.
Si le film est quasi irregardable formellement (je suis dur, mais vraiment c’est niveau téléfilm du lundi après-midi) à l’image de sa petite musique sirupeuse de fond, ses nombreuses scènes caméra à l’épaule ou ses séquences foot absolument ridicules (grosso modo c’est du Billy Eliott avec ballon rond) son intérêt réside dans ce portrait d’une icône qui n’en est pas une, sur une fausse success story en somme.
Pichon aura beau être considérée comme la première star française du foot féminin, qui aura marqué quatre-vingts buts en sélections, remporté plusieurs fois le titre de meilleure joueuse de première division, c’est une star inconnue, et son parcours reste chaotique, entre une enfance difficile liée à un père alcoolique, un passage en WUSA à Philadelphie juste avant que la ligue fasse faillite, une suspension de six mois en Edf pour avoir refusé une sélection et préféré aller voir sa mère hospitalisée, un groupe France au sein duquel elle ne s’habituera jamais.
Lors de son dernier match en bleue, elle fera un discours acerbe (dont on imagine que le film s’est construit autour) qui peut aisément servir de manifeste féministe politique et qui en gros explique qu’on ne peut pas attendre d’une équipe si peu considérée qu’elle fasse des miracles. Le message est fort. Le film assez médiocre. Mais Garance Marillier toujours aussi impressionnante.