Poupée glacée.
4.0 En tant que « fan boy » de Sofia Coppola – quand bien même je déteste son remake des Proies de Siegel – je suis allé voir Priscilla le jour de sa sortie nationale. J’étais convaincu d’adorer. De retrouver Sofia de Marie Antoinette, de Virgin suicides. Imaginant très bien Graceland remplacer Versailles ou le foyer Lisbon.
Je suis tombé de haut : l’incompréhension de ce début d’année. Je vois tout le monde adorer ça : Les fans de Coppola autant que ses récents détracteurs. J’ai trouvé ça tellement insignifiant. Terne, amorphe, désincarné.
Le film n’est jamais assez radical. Le King, la plupart du temps, est absent mais on ne ressent pas cette absence. J’aurais adoré, je crois, qu’il reste hors champ, entièrement. Que le film capte cette captivité de façon plus abstraite. Priscilla, prisonnière, devient le fantôme de son propre biopic. Celle qui attend, inconnue dans sa cage dorée, avant de s’en aller, las d’attendre. Cailee Spaeny devrait être magnifique, elle m’a semblé bien engoncée dans un personnage qu’elle ne saisit pas.
Et puis ça va peut-être paraître bête mais si c’est un film sur Priscilla, j’aurais aimé avoir l’après. Un peu. Pas forcément que Priscilla pendant Presley & Priscilla. Ou bien il fallait peut-être appelé ça Graceland, je ne sais pas.
Reste un beau livre d’images. Quoique. Ça m’a semblé très sombre, cette image. Très fabriqué pour faire un avec le personnage. Très Lincoln, de Spielberg. L’espace d’un instant j’ai rêvé de voir ce qu’en aurait tiré un Pablo Larrain. Ça m’a rendu très triste car j’y allais déjà conquis.