Paris, la nuit.
5.0 Caméra portée, Cogitore s’immisce dans le quotidien des marabouts de la goutte d’or. Une nuit, tandis que des gamins immigrés de Tanger sollicitent ses facultés de mage pour retrouver l’un des leurs, Ramsès (Karim Leklou) s’égare dans un terrain vague, comme guidé par une force qu’il n’explique pas lui-même et retrouve le garçon, mort, abandonné dans un tas de gravats. Si Braguino semblait saisir aussi un quotidien, le film échappait à une représentation toute tracée, tandis qu’ici le scénario paraît obstruer en permanence toute tentative de plongée dans un lieu et une temporalité indescriptible. Il y a bien quelques instants forts comme cette ouverture en deux temps, cette séquence suscitée du terrain vague dans la nuit, ou encore ces feux de composants informatiques, mais globalement le film m’a semblé bien enfermé dans un dispositif tout sclérosé et un imaginaire assez pauvre. Cela étant dit, je sortais du dernier Alice Rohrwacher, libre, surprenant, bouleversant, ceci explique peut-être cela…