Seul contre tous.
6.0 Le drame social et le monde du travail étaient déjà au cœur de ce second court métrage signé Stéphane Brizé. C’est surtout le portrait d’un homme de 28 ans, aigri, perdu, qui vit encore chez ses parents mais s’arrange pour ne pas les croiser, qui est amoureux d’une femme qui ne veut plus de lui depuis longtemps et qui cumule les petits boulots et s’échappe de cet enfer sociétal lorsqu’il joue du trash grunge sur une scène sans public. Si on entre dans le film sans en avoir eu la preuve concrète, on le sent habité d’une révolte sourde, une grande colère qu’il manifeste au détour de dialogues avec son ex-fiancée, avec son employeur, avec la clientèle du fast food qui l’emploi, avec un buraliste, avec un policier. Comme toujours chez Brizé c’est pas des plus subtil, mais cette plongée dans une spirale de l’échec, frontale, s’avère assez passionnante et terrifiante. Frédéric Pellegeay en impose.