Désenchantés.
4.0 Guillaume Nicloux, pour moi, c’est un peu comme Fabrice du Welz, j’aime beaucoup les entendre parler de cinéma, je ressens la passion, mais leurs films me semblent tous plus ratés les uns que les autres quand j’y songe. Et pourtant je les suis, je continue de voir ou rattraper leurs films, je ne désespère pas car une fois encore, j’aime leur sincérité à l’ouvrage. Une affaire privée est sans doute le meilleur Nicloux vu à ce jour (mais il faut vraiment que je voie toute sa première partie de carrière) et pourtant je trouve le film assez raté dans l’ensemble. S’il fait illusion, je crois, c’est que le genre convient parfaitement à l’ambiance et l’écriture très flottante de son auteur. Évidemment il est loin d’Altman mais son histoire de privé a quelque chose de vénéneux, d’assez intriguant. Lhermitte est super dans le rôle de ce privé désabusé, anti-glamour. C’est pas toujours le cas de tout le monde dans le film, c’est déjà un problème – et pourtant y a du beau monde : Cotillard, Cornillac, Clément, Balibar, Le Bihan, Daroussin, Diefenthal, Todescini, Nahon, j’en oublie. L’autre souci, plus problématique, c’est la mise en scène de Nicloux, jamais cohérente, un peu trop instinctive, remplie de mouvements de caméra sans intérêt. Le film ne respire jamais. C’est sans doute voulu mais je trouve ça contre-productif dans le genre, qui requiert qu’on croie en ces lieux, ces personnages, afin qu’on y glisse nous aussi, au diapason du personnage.