La tour infernale.
7.0 Pour être honnête, rien ne m’excitait plus en ce début d’année (ou cette fin d’année selon qu’on l’ait vu fin décembre ou début janvier) que ce premier film français, réalisé par Sébastien Vaniček (et co-écrit avec Florent Bernard) combinant huis clos dans un immeuble et invasion arachnoïde.
C’est un super film. Qui m’a agrippé illico, dès son introduction au Maroc qui rappelle d’emblée les ouvertures de L’exorciste et Arachnophobie. Et qui prolonge cette fulgurance au sein de l’immeuble qui concentrera toute l’action du film, ainsi que dans la multitude de bestioles qui le peuplent, quand bien même le film joue aussi sur leur parcimonie, leur capacité de dissimulation. On pense bientôt davantage à Alien.
On attendait des araignées, on en a. A l’intérieur d’une chaussure, d’un conduit d’aération, s’extirpant d’une fissure ou d’une bouche, se calfeutrant au plafond ou derrière des toiles. Elles sont partout. Numériques ou non (c’est très varié, d’un plan, d’une scène à l’autre) sont très réussies, flippantes. Et chaque personnage de ce petit groupe (car c’est avant tout un survival groupé) est intéressant, a une histoire, quelque chose à défendre. Le lieu aussi (les arènes de Picasso, à Noisy le grand) en impose : on ne sort pas de l’immeuble, de ces appartements, couloirs, escaliers, caves. C’est très fort.
Il y a des choses que j’aime moins, soit tout l’esprit des violences policières qui tire le film vers un horizon disons plus social, façon Les misérables, alors que son essence c’est clairement le genre, la série B, physique et généreuse comme on l’aime. De manière générale, il me semble que le dernier quart est moins fort, plus brouillon, jusque dans cette dernière scène un peu à côté.
Qu’importe, Vermines réussit suffisamment de choses pour oublier ce qui pêche. Il y a des séquences inouïes, à l’image de celle du couloir de la cave à traverser avant de rebrousser chemin. Il y a notamment un cri d’agonie, hors-champ mais vécu à travers les visages des autres, impuissants, qui m’a sidéré. C’est un vrai coup d’éclat, plein de promesses.
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