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Archives pour février 2024



Peau de vache – Gérald Hustache-Mathieu – 2001

29. Peau de vache - Gérald Hustache-Mathieu - 2001In dreams.

   6.0   Ce soir-là je tombe sur Blue Velvet, diffusé sur Arte. Des années que j’ai pas vu Blue Velvet. Des années que je compte faire une rétro Lynch en grande partie pour revoir celui-là. N’étant pas dans une forme olympique je préfère remettre ça à plus tard. Quelques minutes suffisent toutefois à me rappeler combien ce film m’avait marqué. Dans la foulée, je lance Peau de vache, le premier court métrage de Gérald Hustache-Mathieu (Poupoupidou, Polar park). Rien à voir à priori. Et pourtant… on y entend par deux fois Roy Orbison. C’était très troublant. Quant au film, c’est l’histoire d’une fille de fermiers, qui traient les vaches et récoltent les betteraves, mais qui d’une part est persuadé qu’elle aurait dû naître dans la peau d’une vache – elle se confie régulièrement au bétail – et d’autre part qui nourrit le désir de prendre le train. En secret elle danse avec des gamins du village contre un peu d’argent qu’elle met de côté pour s’acheter son billet. On y trouve déjà Sophie Quinton, qui illuminera bientôt le premier long de Gérald Hustache-Mathieu. Très beau.

L’albatros – Jean-Pierre Mocky – 1971

07. L'albatros - Jean-Pierre Mocky - 1971L’évadé.

   4.5   Déception. J’attendais un peu de ce Mocky réputé, qui m’a finalement laissé une sensation mitigée similaire à celle de La cité de l’indicible peur : La mise en scène est pourtant inspirée, aussi bien dans ces dix minutes introductives, une évasion silencieuse et en total mouvement, qui rend hommage aux pères des films noirs, que dans cette séquence finale sur un toit, tout en ombres chinoises… y a que Mocky pour oser une pareille scène et en tirer une poésie absurde se reflétant dans les visages des badauds. Ici le cinéaste incarne lui-même un évadé de prison, qui avait été incarcéré pour le meurtre d’un policier. Pour se faire il prend en otage la fille d’un politicien. Le style y est, la satire aussi, pourtant je m’y suis beaucoup ennuyé, de bout en bout.

Le processus de paix – Ilan Klipper – 2023

26. Le processus de paix - Ilan Klipper - 2023L’ergonomie du couple.

   5.0   Pas sûr que de comparer la vie de couple avec le conflit israélo palestinien soit l’idée la plus pertinente à laquelle se livre Le processus de paix. Quoiqu’il en soit le film est loin d’être inintéressant. Il est bancal, parfois en sur régime, souvent mal branlé – à l’image de cette charte conjugale qui fait une formidable idée de pitch et que le film va volontiers délaisser – mais c’est aussi pour se mettre en accord avec son couple de personnages. Camille Chamoux (qui a participé à l’écriture du scénario avec Ilan Klipper) et Damien Bonnard sont tops, parfois over the top, même, dans leur profusion de répliques ou autres airs hallucinés. Certaines scènes valent franchement le détour, notamment dans la mise à nu et à cru, des corps et des situations parentales variées. Mais ce qui s’avère le plus réussi, à mon sens, c’est la variété de couples, de familles, dynamitées, recomposées qui les entourent. Dans cette dynamique, leur couple fait un parmi d’autres. Peut-être le plus glamour, certes (on s’aime mais on se crie dessus, comment faire ?) mais cela permet au film de ne pas asséner de discours univoque.

Ruby, l’ado kraken (Ruby Gillman, teenage kraken) – Kirk DeMicco & Faryn Pearl – 2023

11. Ruby, l'ado kraken - Ruby Gillman, teenage kraken - Kirk DeMicco & Faryn Pearl - 2023Blue style.

   4.0   Un Alerte rouge à la sauce Dreamworks, en gros. Assez laid, beaucoup trop hystérique à mon goût, horriblement dans l’ère du temps des smartphones, hashtags, pop-up etc… bref je dois être trop vieux pour ces conneries… car ma fille en est tombée raide dingue. Je comprends pas. Elle m’aura en tout cas permis de le regarder jusqu’au bout, même de sourire par instants. Ou de sourire de la voir rire et aimer, je sais plus. « C’était trop bien, papa ! On peut le remettre ? » Bon…

L’âge de glace, les lois de l’univers (Ice Age, Collision course) – Mike Thurmeier & Galen T. Chu – 2016

29. L'âge de glace, les lois de l'univers - Ice Age, Collision course - Mike Thurmeier & Galen T. Chu - 2016Ni chaud ni froid.

    3.0   Hystérique, bruyant, criard, débile. Bref rien de nouveau depuis le premier (j’avais dû voir le second volet aussi, il me semble) : on a vraiment l’impression d’assister à un copié collé, rythmé une fois encore par les pitreries muettes de l’écureuil Scrat. Mais il y a un bon timing comique, c’est vrai : Les enfants se sont bien marrés.

L’île rouge – Robin Campillo – 2023

???????????Réminiscences évanescentes.

   5.0   L’enfance de Robin Campillo, début des années 70, sur l’île de Madagascar, qui vit les derniers jours de présence militaire française. C’est un document sur l’Afrique coloniale essoufflée perçue à travers les yeux d’un gamin qui préfère rêver et se prendre pour Fantômette. Pendant ce temps, dans la base aérienne, les épouses s’ennuient, les maris écument les bordels. Il y a toujours un rythme très flottant chez Campillo, une atmosphère dont on sait qu’on se souviendra. Un quotidien, un regard de coulisses, pas vraiment d’intrigue. C’est très bien. Et pourtant, ici comme dans Les revenants il y a vingt ans, tout semble plus inachevé qu’engourdi. Un peu hermétique aussi. Si bien qu’à l’image de cet arbre aux amoureux ou des inserts d’un Fantômette imaginé ou de ce discours politique final, tout semble greffé sans trop y croire. On aimerait se perdre dans cette fin d’un monde, mais on s’y ennuie. Il n’y a ni la fulgurance graphique et structurelle d’un Eastern boys, ni la force romanesque d’un 120 Bpm. Dommage. Mais la photo est magnifique.

Adieu Monsieur Haffmann – Fred Cavayé – 2022

16. Adieu Monsieur Haffmann - Fred Cavayé - 2022La place de l’autre.

   6.0   Je me méfie toujours de Fred Cavayé, capable d’honnêtes polars (Pour elle, A bout portant) et coupable de comédies nulles (Radin, Le jeu) alors évidemment le voir à la barre d’un film comme celui-ci, adaptation d’une pièce, en période d’Occupation, avec Auteuil et Lellouche ça fait peur autant que ça attise la curiosité.

     Tandis qu’il vient de mettre sa famille à l’abri en zone libre après l’annonce du recensement des juifs, Joseph Haffmann, bijoutier de Paris, propose à son employé, de lui céder la boutique (avec un faux acte de vente) et de lui reprendre une fois la guerre terminée, en échange de quoi il promet de l’aider à lui faire ouvrir son propre commerce et lui permet d’emménager, lui et sa femme, dans son grand appartement au-dessus de la bijouterie. Les contrôles Gestapo se succédant, Haffmann ne parvient plus à partir et se retrouve hébergé chez lui dans sa propre cave, mais peu à peu la relation entre les deux hommes va se dégrader.

     Le huis clos est bien maîtrisé, notamment dans sa mise en scène de chaque étage. Il y a par ailleurs de belles compositions de plans ci et là. L’intrigue théâtrale préserve ses rebondissements jusqu’au tout dernier. Et cette histoire du gentil gars, trop frustré parce qu’estropié (sa patte folle l’empêche de défendre son pays) et stérile (il ne peut faire d’enfant à sa femme) qui vire opportuniste collabo, dangereux avec son hôte, lamentable avec sa propre femme, prend une tournure de plus en plus lourde, bien épaulée par une Sara Giraudeau, un Gilles Lellouche et un Daniel Auteuil, bien choisis et concernés.

Goutte d’or – Clément Cogitore – 2023

22. Goutte d'or - Clément Cogitore - 2023Paris, la nuit.

   5.0   Caméra portée, Cogitore s’immisce dans le quotidien des marabouts de la goutte d’or. Une nuit, tandis que des gamins immigrés de Tanger sollicitent ses facultés de mage pour retrouver l’un des leurs, Ramsès (Karim Leklou) s’égare dans un terrain vague, comme guidé par une force qu’il n’explique pas lui-même et retrouve le garçon, mort, abandonné dans un tas de gravats. Si Braguino semblait saisir aussi un quotidien, le film échappait à une représentation toute tracée, tandis qu’ici le scénario paraît obstruer en permanence toute tentative de plongée dans un lieu et une temporalité indescriptible. Il y a bien quelques instants forts comme cette ouverture en deux temps, cette séquence suscitée du terrain vague dans la nuit, ou encore ces feux de composants informatiques, mais globalement le film m’a semblé bien enfermé dans un dispositif tout sclérosé et un imaginaire assez pauvre. Cela étant dit, je sortais du dernier Alice Rohrwacher, libre, surprenant, bouleversant, ceci explique peut-être cela…

Priscilla – Sofia Coppola – 2024

06. Priscilla - Sofia Coppola - 2024Poupée glacée.

   4.0   En tant que « fan boy » de Sofia Coppola – quand bien même je déteste son remake des Proies de Siegel – je suis allé voir Priscilla le jour de sa sortie nationale. J’étais convaincu d’adorer. De retrouver Sofia de Marie Antoinette, de Virgin suicides. Imaginant très bien Graceland remplacer Versailles ou le foyer Lisbon.

     Je suis tombé de haut : l’incompréhension de ce début d’année. Je vois tout le monde adorer ça : Les fans de Coppola autant que ses récents détracteurs. J’ai trouvé ça tellement insignifiant. Terne, amorphe, désincarné.

     Le film n’est jamais assez radical. Le King, la plupart du temps, est absent mais on ne ressent pas cette absence. J’aurais adoré, je crois, qu’il reste hors champ, entièrement. Que le film capte cette captivité de façon plus abstraite. Priscilla, prisonnière, devient le fantôme de son propre biopic. Celle qui attend, inconnue dans sa cage dorée, avant de s’en aller, las d’attendre. Cailee Spaeny devrait être magnifique, elle m’a semblé bien engoncée dans un personnage qu’elle ne saisit pas.

     Et puis ça va peut-être paraître bête mais si c’est un film sur Priscilla, j’aurais aimé avoir l’après. Un peu. Pas forcément que Priscilla pendant Presley & Priscilla. Ou bien il fallait peut-être appelé ça Graceland, je ne sais pas.

     Reste un beau livre d’images. Quoique. Ça m’a semblé très sombre, cette image. Très fabriqué pour faire un avec le personnage. Très Lincoln, de Spielberg. L’espace d’un instant j’ai rêvé de voir ce qu’en aurait tiré un Pablo Larrain. Ça m’a rendu très triste car j’y allais déjà conquis.

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silencio


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