Art de mourir.
5.5 On avait découvert Art l’effroyable clown dans un premier Terrifier volontiers Z, boucherie bricolée dans un hangar, avouons-le, assez galvanisante.
Art le clown c’est donc un clown tueur, mais un boogeyman pas vraiment comme les autres, une créature sans passé, sans douleur, entièrement muette, un serial killer psychopathe, démon trivial (un type masqué qui tue et se fend la gueule en silence) qui ne fait pas de détail si ce n’est pour détailler la viande de ses victimes. Oui, la franchise Terrifier est archi gore, c’est sa grande force. Je dis franchise, oui, le troisième volet sort cette année…
Terrifier 2 devrait être un bis comme il en sort des tonnes en vod ou jadis en dtv ou jadis plus loin quand on appelait ça des films de vidéo club, mais Terrifier 2 a la particularité d’être sorti en salle. Un pur slasher, fauché, d’une durée absurde de 2h20 (!!!), tourné en financement participatif (un crowdfunding qui récolta ainsi huit fois celui glané par le premier opus) qui sort en salle sur une centaine de copies. En France, j’entends (où il fera 70.000 entrées) mais aux États-Unis c’était plus dingue encore puisqu’en cinq semaines il avait récolté cinquante fois son budget, faisant de lui le film le plus rentable en 2022 outre Atlantique. Un film attraction, bien entendu, basé entre autres sur la fameuse légende des malaises dans la salle.
Bon tout ça c’est bien joli, mais le film il est ce qu’il est aussi. Généreux, évidemment. Mais aussi, beaucoup, beaucoup trop long. Reste qu’en terme de sang et de mises à mort, on en a pour notre argent, c’est sûr.
Ma grande limite avec lui c’est qu’au-delà de son dispositif fascinant et parfois sa volonté de ne pas trop s’attacher au scénario mais bien plus à sa force visuelle, et au malaise de la durée (ce prologue à rallonge, tout en sous-couches, cet interminable rêve) le film, cette suite, se pose un poil trop en post Scream, dans la mesure où tous les personnages semblent avoir conscientisé et iconisé le boogeyman ambiant.
C’est pas bien grave en soi, mais je pense que le film est meilleur sitôt que ses (très mauvais) acteurs se taisent, et que le film (mal écrit) ne raconte rien. Il y a vraiment des trouées graphiques très belles dedans, à la Fulci ou Bava. Ça me suffisait. Sans surprise, j’ai hâte de voir le suivant.