The dark night.
6.0 On y entend The Cure, Nine Inch Nails, The Jesus and Mary Chains, bref c’est déjà, pour moi, plutôt une très bonne nouvelle. Pour être honnête, outre l’aspect foutraque parfois clipesque (Proyas vient du vidéo-clip, ça se ressent beaucoup) assez cohérent avec son personnage, son récit, son imagerie (c’est vraiment un film de bricoleur, rempli de maquettes, traversé par des plans fous) le film m’a semblé par instants mal fichu, comme s’il manquait des scènes. Je ne savais pas, pour Brandon Lee et son décès lors du tournage. Ou bien j’ai su puis n’ayant jamais vu ce film maudit, j’ai oublié.
Quoiqu’il en soit, The crow (adapté d’un comic-book écrit par James O’Barr alors endeuillé par le décès de sa petite amie dans un accident de la route) transpire la nuit et la mort d’absolument partout. C’est un poème macabre, traversé par une inspiration gothique (proche des meilleurs Burton), un magma post-expressionniste (tranché, monochromatique : le décor est un personnage) et une fureur romantique, qui compensent largement des éclats formels outranciers – assez représentatif de l’époque – ainsi que son banal récit de vengeance.
C’est un vrai film d’amour fou, complètement désespéré. Alors, comme souvent avec les films de cette époque (les années 90) il vaut mieux les avoir découvert à leur sortie, tant le visuel y est très marqué, mais je suis ravi d’y avoir jeté un œil aujourd’hui, ne serait-ce que pour sa portée tragique à multiples entrées. Et ces incarnations fulgurantes : Le vengeur en cuir maquillé de blanc avec sa guitare électrique. La petite fille et son skate-board. Le méchant fasciné par les sabres et les yeux. Proyas a créé un univers. Très dark. Très envie de voir Dark city, maintenant.
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