Road warriors.
5.5 Dans un futur dystopique, des concurrents participent à une grande course automobile intercontinentale ultramédiatisée à travers les États-Unis au cours de laquelle ils gagnent des points en écrasant des gens : les femmes valent plus de points que les hommes, mais moins que les enfants ou les seniors, pour faire vite. Heureusement, une opération résistante lutte en parallèle contre cette organisation et tente d’éliminer les pilotes.
C’est une sorte de Rollerball du Z (le film a sa fiche complète sur Nanarland) soit un film d’action produit par Roger Corman, très inégal, barré, mais très malin et subversif aussi, dans sa critique politique et médiatique, à renfort de commentateurs hystériques, blasés ou glamour à gerber. Ici aussi un événement sportif ultra violent sert d’exutoire aux masses, à l’instar des combats de gladiateurs dans la Rome antique.
Les pilotes sont de parfaits psychopathes : Il y a Frankenstein, le héros national accidenté, aux multiples greffes (qui a semble-t-il survécu au grand carambolage de 1995), incarné par un David Carradine assez emblématique, tout de noir vêtu. Il y a aussi Machine Gun Joe Viterbo, avec mitraillette et cravate rose, incarné par un Stallone ridicule, la gueule continuellement en biais. Il y a aussi Néron, Calamity Jane et bien entendu Mathilda, une néo nazie criant « Blitzkrieg!!! » à chacun de ses forfaits.
La séquence où des infirmières disposent sur la route des vieux de l’hospice en chaises roulantes, pour « la journée de l’euthanasie », représente assez bien la tonalité satirique du film. On apprend aussi que la France est responsable d’un krach boursier de 1979. Les Français seront donc forcément liés, pour le peuple américain, aux terroristes tentant de saboter la course.
On y verra souvent brièvement des gros plans de crânes écrabouillés. On y verra des voitures monstrueuses. Et des scènes de course en accéléré. C’est parfois très cartoon. C’est de la bricole. A l’image de cette peinture sur verre représentant le design futuriste de la ville en arrière-plan. C’est aussi ce qu’on apprécie chez Corman (Bartel filme, Corman monte) et ce qu’on attend de lui : un pur film d’exploitation, avec ses plans gores et ses plans nichons. C’est drôle, bourrin, amoral. Je regarderai bientôt la suite, aussi.