Se réinventer.
8.5 Je n’ai pas vu beaucoup de séries ces derniers mois, la faute en partie à The Bear, S2, car c’est simple je ne voulais pas voir autre chose. La troisième salve débarque en juin, je suis comme un clébard.
Carmen Berzatto a retrouvé Chicago et relancé la sandwicherie familiale que lui a plus ou moins légué son frangin avant de se suicider. Il est évidemment le personnage phare, mais la série continue de creuser ceux qui gravitent autour de lui.
À ce titre, la saison surprend en permanence, n’hésitant pas à s’aventurer ici auprès de Marcus, dans un épisode centré sur son séjour en formation à Copenhague ou là auprès de Richie en formation dans un restaurant gastronomique.
Car c’est aussi le quotidien de cette saison : l’anticipation de réouverture du prochain restaurant, avec ses salariés au chômage technique, les soucis budgétaires, les problèmes avec le proprio, l’enfer comptable, le chantier qui s’éternise, la nouvelle carte à préparer. C’est très précis, très concret.
C’est une grande saison méta, qui a l’audace de s’ériger contre la première : Il s’agit de tout casser pour ton reconstruire. Dans la forme comme dans le fond. The Beef a fermé, The Bear va ouvrir, après d’importants travaux. C’est donc un nouveau restaurant qui sera en construction, durant l’intégralité de cette saison. Comme lui (le restaurant) c’est une série en chantier, en évolution permanente.
Il y a un épisode fou, au mitan, qui dure une heure, centré sur un repas de Noël en famille ayant eu lieu cinq ans plus tôt. Épisode Cassavetien quasi insoutenable au sein duquel brillent notamment Jamie Lee Curtis et Bon Odenkirk.
Je n’en dis pas plus (et pourtant il faudrait évoquer ce dernier épisode dantesque…) mais je suis pas loin de penser que c’est un chef d’œuvre absolu.