Contre-enquête.
8.0 Ceux qui ont vu les précédents films de Jean-Christophe Meurisse (Apnée et Oranges sanguines) sauront à quoi s’en tenir. Les autres dites-vous bien que c’est un cinéma traversé par un humour trash, subversif, radical et une mise en scène pensée, travaillée, pleine d’idées. Bref c’est de la comédie française comme on n’en fait pas. On pourrait lui trouver des référents, des similitudes avec d’autres, y en a plein, mais in fine ça ne ressemble vraiment à rien. C’est une chance d’avoir ce cinéma en France.
Ici il s’agit parodier l’affaire Dupont de Ligonnès et notamment l’histoire de ce pauvre type confondu à Glasgow – ici ce sera à Copenhague : un danseur de country, avec une veste à franges trop courte. Mais le film, volontiers choral, accompagne surtout deux enquêtrices amatrices sur le terrain, prêtes à fouiller la barraque du tristement célèbre Paul Bernardin, dont on apprendra qu’il coule des jours paisibles au Mexique. Un moment donné l’une d’elles se masturbe, excitée en découvrant le lit conjugal. Ça donne une idée de la tonalité du film.
On y retrouve complètement Meurisse, selon moi. Certes il y a cette fois des apparitions de stars (Jonathan Cohen, Nora Hamzawi, Vincent Dedienne, Laurent Stocker) très brèves qui font office de petites pastilles un peu plus mainstream, mais ça ne perturbe en rien l’ensemble, qui me semble tout aussi méchant (peut-être un peu plus attendu dans sa méchanceté, on va dire, sujet oblige) que les précédents. Je pense que ma scène préférée restera celle avec la concierge de l’immeuble voisin : j’ai ri aux éclats. Le film est super drôle. Mais c’est aussi un film à sketches, certains sont moins réussis que d’autres.
Qu’importe, j’ai adoré. Je le reverrais volontiers. C’est un film fou, jusqu’au bout. Jusqu’à la reconstitution froide des meurtres, à la fois embarrassante et importante. Rien que l’affiche du film était folle : une photo du vrai XDDL annonçant qu’on l’avait enfin retrouvé. Courez-y. Ma salle (mi pleine) était hilare. Ah et rien à voir mais ces temps-ci j’écoute beaucoup Grant Lee Buffalo et notamment ce tube imparable qu’est Fuzzy (posté sur mon mur y a une dizaine de jours) et cerise sur le gâteau, c’est le morceau utilisé par Les Pistolets en plastique pour son générique final.